Né le 15 novembre 1896 à Bussy-le-Château (Marne), abattu le 28 août 1944 à Somme-Tourbe (Marne) ; cultivateur ; victime civile.

Dans le cimetière de Somme-Tourbe
Dans le cimetière de Somme-Tourbe
Sur le monument aux morts de Somme-Tourbe
Sur le monument aux morts de Somme-Tourbe
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
René Laloua était le fils d’Ernest Théophile Laloua, cultivateur, et de Marie Anna Anastasie Quénet, sans profession. Il avait épousé Marie Berthe Joséphine Fortin le 11 octobre 1919 à Somme-Tourbe (Marne), où le couple était domicilié.

Le 28 août 1944, une unité de la Wehrmacht cantonnée dans la ville toute proche de Sainte-Ménehould (Marne) a investi le village de Somme-Tourbe, où René Laloua exploitait une ferme avec ses deux fils, Roger Laloua et Jean Laloua. Vers 21 heures 30, les soldats allemands ont abattu René Laloua dans la cour de sa ferme qu’ils avaient incendiée, alors qu’il tentait d’aller délivrer son bétail pris au piège des flammes..

Un peu plus tard vers 21 heures 45, ils ont abattu un autre habitant de Somme-Tourbe, Georges Ponsart.

Avant de se retirer, ils ont raflé une quinzaine de civils, parmi lesquels se trouvaient le maire de Somme-Tourbe, Monsieur Noizet, ainsi que les deux fils de René Laloua, Roger Laloua et son jeune frère Jean, qui furent entassés dans un camion et emmenés à Sainte-Ménehould.

Dans la nuit du 28 au 29 août 1944, les civils raflés à Somme-Tourbe furent alignés le long d’un mur à la lueur d’une lampe-torche et quatre d’entre eux furent sortis du rang et désignés de façon arbitraire pour être exécutés : Jean Laloua, Roger Laloua, Serge Dida et Marcel Gobillard. Le maire de Somme-Tourbe s’interposa pour demander que le plus jeune des frères Laloua soit épargné, et reçut un coup de crosse. Jean Laloua fut repoussé le long du mur. Un autre civil, Alfred Rifflard, réfractaire au service du travail obligatoire (STO) originaire de Saint-Gilles (Marne) et hébergé dans une famille de Somme-Tourbe, fut sorti du rang à sa place.
Les quatre civils furent emmenés au lieu-dit Le Texas situé sur la route de Moiremont à la sortie de Sainte-Ménehould. Alors qu’ils avançaient deux par deux vers le lieu d’exécution, Alfred Rifflard parvint à s’échapper. Serge Dida, Marcel Gobillard et Roger Laloua furent exécutés sommairement vers quatre heures du matin et achevés d’une balle dans la tête.

L’acte de décès numéro 1 dressé le 29 août 1944 à l’état civil de Somme-Tourbe, déclare René Laloua décédé le 28 août 1944 à 21 heures 30 « fusillé par les Allemands ».

René Laloua est inhumé dans le cimetière de Somme-Tourbe avec son fils Roger Laloua.

ll a été reconnu « Mort pour la France ».

Les noms de René Laloua, Georges Ponsart, Roger Laloua, Serge Dida et Marcel Gobillard sont inscrits sur le monument érigé dans le cimetière de Somme-Tourbe à la mémoire des « Fusillés des 28 et 29 août 1944 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Marne, M 4774, Fusillés ou exécutés par les Allemands. – François Duboisy, " Le rescapé du Texas ", in Le Petit Journal de Sainte-Ménehould et ses voisins d’Argonne, n° 26, janvier 2005. – Étienne Baillon, " La libération de Sainte-Ménehould ", in La Résistance en Champagne et dans les Ardennes, récits présentés par le colonel Rémy, tome 2, éditions Famot, Genève, 1975. – Témoignage de Jean Laloua recueilli en 2008. – Mémorial GenWeb. – État civil, Bussy-le-Château (acte de naissance) ; Somme-Tourbe (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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