Né le 15 février 1913 à Uzerche (Corrèze), abattu le 10 juin 1944 à Ussel (Corrèze) ; ouvrier coiffeur ; résistant FTPF.

Pierre Dupuy était le fils d’Antoine, carassonnier (spécialiste de la fabrication des piquets de vigne, les carassons, ou carassonnes, à partir du bois de châtaignier) né en 1883 à Saint-Ybard (Corrèze) et de Marie, Marthe, née en 1890 à Condat (Corrèze). Il avait un frère prénommé Léon, né en 1910 à Uzerche, ouvrier usineur.
Pierre Dupuy était pupille de la Nation, son père, mobilisé dans le 100e régiment d’infanterie, ayant été porté disparu, déclaré tué à l’ennemi le 25 septembre 1914 à Neuville Saint-Vaast, décoré à titre posthume de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Au recensement de 1936, son fils Pierre était domicilié à Uzerche, faubourg La Pomme, avec sa mère et son frère.
Pierre Dupuy rejoignit le maquis en Corrèze. Il fut l’un des 47 résistants FTPF abattus par les tirs de la garnison allemande du 95e régiment de sécurité le 10 juin 1944, place Voltaire, lors de ce qu’on a appelé le massacre d’Ussel, qui se déroula dans les circonstances suivantes.
Le 9 juin, à la suite de négociations avec l’Armée secrète, le maire, un officier du 1er régiment de France (1er RF) et le commandant de la gendarmerie d’Ussel, les Allemands, dont la situation paraissait alors sans issue, avaient accepté de se placer sous la protection du 1er RF et d’entreposer leurs armes à l’École primaire supérieure dans un local qui serait gardé par deux sentinelles, française et allemande. Aux termes de l’accord, ils pourraient reprendre ces armes s’ils étaient attaqués par des résistants.
Mais dans la matinée du 10 juin, les FTP, qui n’avaient pas été impliqués dans ces négociations, obtinrent de l’AS qu’un coup de main soit tenté pour récupérer les armes des Allemands, armes qui seraient partagées entre l’AS et les FTP, ces derniers en étant très démunis. La décision venait d’être prise, en début d’après-midi, lorsque 55 jeunes maquisards de la 236e Compagnie, 6e bataillon FTP de la Corrèze, placés sous les ordres du commandant Lanot, et venant de Saint-Pardoux-le-Vieux dans trois camions et un véhicule léger, arrivèrent à Ussel devant la porte principale de l’EPS. S’estimant menacés, les Allemands récupérèrent leurs armes et ouvrirent le feu depuis les fenêtres du bâtiment. Ils abattirent les maquisards et achevèrent tous les blessés. 47 hommes furent tués parmi lesquels Pierre Dupuy (alias Pierrot). Très peu réussirent à s’enfuir.
Pierre Dupuy obtint la mention Mort pour la France et fut homologué FFI. Il a son nom inscrit sur le monument commémoratif du massacre à Ussel.


Voir Ussel (Corrèze), 10 juin 1944
Sources

SOURCES : MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Monographie sur Wikipedia : Massacre d’Ussel. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 177630 et Vincennes GR 16 P 203117. — Recensement d’Uzerche en 1936, registre matricule militaire d’Antoine Dupuy (Arch. Dép. de Corrèze en ligne).

Dominique Tantin

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