Né le 24 juillet 1919 à Clermont (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 15 juillet 1944 à Vieugy, commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie) ; bûcheron ; résistant de l’Armée secrète (AS).

Robert Persoud était le fils de Louis, 47 ans, cultivateur et de Delphine Fumaz, 39 ans, qui travaillait à la ferme aux côtés de son mari, (acte 2/1919). Le 24 juillet 1943 à Cruseilles, Robert Persoud épousa Marthe Angèle Fournier. Il vivait à Allonzier-la-Caille, où il exerçait la profession de bûcheron. Il travaillait pour l’entreprise de Marcel Challande*.
Selon un rapport (non daté) du Lieutenant Ruche ex-chef de secteur AS de Saint-Julien : "Monsieur Challande Marcel est entré dans le Groupement AS du secteur de Saint-Julien à la date du 1-1-1944. Contacté par M. Campana ex-s/chef de secteur de Cruseilles, il fut nommé chef de groupe d’AS sédentaires (12 hommes) avec le grade fictif de sergent. De par son emploi civil (exploitant forestier) il donna asile à des jeunes gens traqués par le STO. Il participa au camouflage et à des transports d’armes." (SHD Vincennes). Robert Persoud participait à ces actions clandestines.
Le 9 juin 1944, à 6 heures et demi du matin, « les habitants de Cruseilles sont brusquement réveillés : les Allemands cernent la commune et fouillent toutes les maisons. On apprend bientôt l’arrestation de M. Marcel Challande, 32 ans, exploitant forestier, demeurant au hameau du Noiret, de sa femme et de leur employée mademoiselle Julie Persoud. Trois de leurs ouvriers : MM Clément Broisin, 33 ans chauffeur, Léon Persoud 24 ans, et Raymond Raphin 22 ans bûcherons sont également arrêtés. Vers 10 heures, un camion les emmenait à Annecy, les hommes au Vieux château, madame Challande et mademoiselle Persoud à l’école de la gare… », lit-on dans le journal La Résistance Savoisienne de juin 1945.
Arrêtés par les Allemands (Feldgendarmerie), qui agissaient sur dénonciation, ils furent donc tous emmenés au château des ducs de Nemours, à Annecy. Ils furent transférés plusieurs fois à l’école prison de Saint-François pour interrogatoires.
Robert Persoud fut passé par les armes avec ses compagnons à Vieugy le 15 juin 1944 et il fut déclaré « Mort pour la France » le 21 septembre 1945. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1537). Il fut homologué FFI et interné résistant. La médaille de la Résistance lui fut décernée à titre posthume par décret en date du 5 janvier 1959.
Une stèle est bâtie au Noiret (Cruseilles) en souvenir de ce drame. D’autre part un monolithe de granit a été élevé sur le lieu où 40 patriotes ont été fusillés à Vieugy (Seynod). En 2004, un panneau explicatif a été dressé à proximité. Une plaquette récapitulative est disponible en mairie de Seynod. Son nom est également gravé sur le monument aux morts d’Allonzier-la-Caille.
Sur le monument aux morts d’Usinens, il est mentionné un Persoud Léon, fusillé le 15 juin 1944 à Vieugy et sur le monument aux morts de Cruseilles on trouve également un Persoud Léon. Il s’agit, probablement dans les deux cas, de Robert Persoud.
Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944
Sources

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 470273, et Caen SHD/ AC 21 P 658490.

Michel Germain, Dominique Tantin

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