Né le 2 août 1903 à Cheminon (Marne), mort des suites de ses blessures le 31 août 1944 à Saint-Dizier (Haute-Marne) ; cultivateur ; victime civile.

Sur le monument aux morts de Cheminon
Sur le monument aux morts de Cheminon
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Marcel Pierrejean était le fils de Désiré Pierrejean, cultivateur décédé, et d’Augustine Arthémise Cogniard. Célibataire, il était domicilié chez sa mère à Cheminon (Marne), où il exerçait la profession de cultivateur dans la ferme familiale.

Le 27 août 1944 dans la soirée, des soldats allemands installèrent leur cantonnement à Cheminon, un village de la Marne, situé aux confins des départements de la Meuse et de la Haute-Marne, à quelques kilomètres au sud de Sermaize-les-Bains.

Le 29 août 1944, en début d’après-midi, les habitants de Cheminon virent de gros nuages de fumée s’élever au-dessus des villages de la vallée de la Saulx, Sermaize-les-Bains dans la Marne, Robert-Espagne, Beurey et Couvonges dans la Meuse. Le village de Cheminon subit des tirs de mortiers. Les soldats allemands incendièrent plusieurs maisons et tirèrent sur les habitants qui tentaient de s’enfuir.
Grièvement blessé, Marcel Pierrejean fut transporté à l’Hôpital de Saint-Dizier (Haute-Marne), où il est décédé le 31 août.
Deux autres décès ont été enregistrés dans le village : Paul Pelletier, tué sur le coup ; Jean Pillard, grièvement blessé, décédé lors de son transport à l’Hôpital de Saint-Dizier et ramené à son domicile.

L’acte de décès numéro 9, dressé le 2 septembre 1944 à l’état civil de Saint-Dizier et transcrit en mairie de Cheminon le 14 octobre 1944, déclare Marcel Pierrejean décédé le 31 août 1944 à 22 heures à Saint-Dizier rue Paul Bert. Une mention marginale ajoutée en 1945 précise qu’il est « Mort pour la France, victime civile de la guerre ».

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Cheminon.

Les exactions de la 3e Division de Panzergrenadier
On a longtemps cru que les soldats qui ont cantonné à Cheminon, fin août 1944 appartenaient à une unité SS de l’Afrikacorps. L’historien Jean-Pierre Harbulot a établi qu’il s’agissait de soldats appartenant au 29e Régiment de Panzergrenadier, une « unité conventionnelle de l’armée régulière », autrement dit de « soldats ordinaires » de la Wehrmacht. Ce régiment faisait partie de la 3e Division de Panzergrenadier qui, après avoir combattu sur le front de l’Est en Russie, puis en Italie dans la région de Florence, a été ramené en Allemagne, rééquipé et renforcé, puis envoyé en France pour protéger la retraite de la Wehrmacht et ralentir l’avancée des la IIIe Armée américaine du général Patton.
Du 29 au 31 août 1944, des unités appartenant à ce régiment se sont livrées à des exactions à Sermaize-les-Bains et dans les villages meusiens de la vallée de la Saulx, Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx et Mognéville : exécutions sommaires, massacres de civils, pillages et incendies.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Marne, M 4774, Victimes de la guerre 1939-1945, recensement des personnes tuées par les Allemands, autres victimes. – Jean-Pierre Harbulot, " Les massacres du 29 août 1944 dans la vallée de la Saulx et leurs suites judiciaires ", Meuse en guerres, Bar-le-Duc, Société des lettres, sciences et arts, 2010. – Mémorial GenWeb. – État civil, Cheminon (acte de naissance, acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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