Né le 7 février 1926 à Cheminon (Marne), mort des suites de ses blessures le 30 août 1944 à Cheminon (Marne) ; ouvrier agricole ; victime civile.

Sur le monument aux morts de Cheminon
Sur le monument aux morts de Cheminon
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Jean Pillard était le fils de Julien Ernest Pillard, bûcheron, et de Marie-Thérèse Barrilliot, sans profession. Célibataire, il était domicilié chez ses parents à Cheminon (Marne) où il exerçait la profession d’ouvrier agricole.

Le 27 août 1944 dans la soirée, des soldats allemands installèrent leur cantonnement à Cheminon, un village de la Marne, situé aux confins des départements de la Meuse et de la Haute-Marne, à quelques kilomètres au sud de Sermaize-les-Bains.

Le 29 août 1944, en début d’après-midi, les habitants de Cheminon virent de gros nuages de fumée s’élever au-dessus des villages de la vallée de la Saulx, Sermaize-les-Bains dans la Marne, Robert-Espagne, Beurey et Couvonges dans la Meuse. Le village de Cheminon subit des tirs de mortiers. Les soldats allemands incendièrent plusieurs maisons et tirèrent sur les habitants qui tentaient de s’enfuir.
Blessé, Jean Pillard est mort lors de son transfert à l’hôpital de Saint-Dizier (Haute-Marne) et son corps a été ramené à Cheminon.
Il y a eu deux autres victimes : Paul Pelletier, tué sur le coup, et Marcel Pierrejean décédé le 31 août 1944 à l’Hôpital de Saint-Dizier.

L’acte de décès numéro 7, dressé en mairie de Cheminon le 31 août 1944, déclare Jean Pillard décédé le 30 août 1944 à 11 heures au domicile de ses parents. Une mention marginale ajoutée en 1945 précise qu’il est « Mort pour la France , victime civile de la guerre ».

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Cheminon.

Les exactions de la 3e Division de Panzergrenadier
On a longtemps cru que les soldats qui ont cantonné à Cheminon, fin août 1944 appartenaient à une unité SS de l’Afrikacorps. L’historien Jean-Pierre Harbulot a établi qu’il s’agissait de soldats appartenant au 29e Régiment de Panzergrenadier, une « unité conventionnelle de l’armée régulière », autrement dit de « soldats ordinaires » de la Wehrmacht. Ce régiment faisait partie de la 3e Division de Panzergrenadier qui, après avoir combattu sur le front de l’Est en Russie, puis en Italie dans la région de Florence, a été ramené en Allemagne, rééquipé et renforcé, puis envoyé en France pour protéger la retraite de la Wehrmacht et ralentir l’avancée des la IIIe Armée américaine du général Patton.
Du 29 au 31 août 1944, des unités appartenant à ce régiment se sont livrées à des exactions à Sermaize-les-Bains et dans les villages meusiens de la vallée de la Saulx, Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx et Mognéville : exécutions sommaires, massacres de civils, pillages et incendies.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Marne, M 4774, Victimes de la guerre 1939-1945, recensement des personnes tuées par les Allemands, autres victimes. – Jean-Pierre Harbulot, " Les massacres du 29 août 1944 dans la vallée de la Saulx et leurs suites judiciaires ", Meuse en guerres, Bar-le-Duc, Société des lettres, sciences et arts, 2010. – Mémorial GenWeb. – État civil, Cheminon (acte de naissance, acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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