Né le 3 février 1908 à Méré (Seine-et-Oise, Yvelines), exécuté sommairement le 23 août 1944 à Méré ; commis grainetier ; victime civile.

Monument commémoratif aux fusillés. Cliché MagMéré.
Monument commémoratif aux fusillés. Cliché MagMéré.
Fils de Jean Marie Le Prigent et de Jeanne Marie Morvan, la famille bretonne Le Prigent, originaire de la région de Guingamp (Côtes-du-Nord,Côtes-d’Armor) s’installa au début du XXe siècle à Méré (Seine-et-Oise, Yvelines) où Désiré Le Prigent naquit. Marié le 15 juillet 1933 à Méré avec Raymonde Aufrère, le couple, domicilié à Montfort-l’Amaury (Seine-et-Oise, Yvelines), avait une fille Yvette.
Désiré Le Prigent travaillait à la graineterie Lafolie dans le quartier de la gare de Méré. Le 23 août 1944, à l’arrivée des Allemands alors qu’il revenait sur ses pas pour fermer à clé le magasin de grains, il fut arrêté.
En effet, ce jour vers 8h, un détachement allemand stationné à Pontchartrain effectua une reconnaissance vers la gare de Montfort-l’Amaury – Méré. Ce détachement comprenait un char d’assaut et deux camions dans lesquels se trouvaient une trentaine de soldats. Après avoir encerclé le hameau de la gare et visité les maisons, les Allemands emmenèrent sur la nationale 12 la population qui s’y trouvait : cinq hommes et deux femmes. Ces deux dernières furent relâchées peu après ainsi qu’un vieillard, Georges Chaumette responsable du district au ravitaillement et parlant allemand étant intervenu en leur faveur. Les autres furent fusillés à proximité d’un bois à environ 600 mètres de la gare. Lors de leur raid, les Allemands incendièrent deux maisons, un garage et une scierie.
Parmi les victimes figurait Désiré Le Prigent mais aussi Georges Chaumette, Adrien Kermarec et Raymond Sénéchal.
Ces exécutions auraient eu lieu en représailles de la mort de deux soldats allemands le 18 août 1944 au cours d’un engagement entre les éléments avancés américains et d’arrière-garde allemande en position dans la région de Neauphle-le-Château – Pontchartrain. Ces derniers patrouillaient sur la nationale 12 à hauteur de la gare de Montfort-l’Amaury. Selon une note des Renseignements Généraux datée du 28 mars 1946, un des chars présent le 23 août aurait été mis en hors de combat à Bois-d’Arcy et une grande partie des éléments de l’unité en cause aurait été faite prisonnière dans la région de Poissy - Saint-Germain-en-Laye.
La mention « Mort pour la France » a été inscrite en marge de l’acte de décès de Désiré Le Prigent.
Son corps repose au cimetière d’Auteuil-le-Roi (Yvelines). La rue Nid-de-Pie où il habitait enfant à Méré, porte son nom.
Son nom figure également sur les monuments aux morts de Montfort-l’Amaury et de Méré, et sur le monument commémoratif 1939-1945 de Méré, au bord de la RN12, en l’honneur des quatre victimes qui furent massacrées en ce lieu. [Le texte gravé sur ce monument est « Ici le 23 août 1944 furent massacrés par les Allemands CHAUMETTE Georges , KERMAREC Adrien, LE PRIGENT Désiré, SENECHAL Raymond »]


Méré (Yvelines), 23 août 1944
Sources

SOURCES : Arch. Dép. des Yvelines, 1604W8 (Service de recherche des crimes de guerre, affaire de Montfort-l’Amaury).— Évènements tragiques du 17 au 23 août 1944 à Méré, article publié dans MagMéré, janvier 2021, écrit à partir des archives citées et des témoignages des familles des victimes et de Serge Bissonet qui nous a transmis l’article. — État civil en ligne 4E 6738 vue 215. — Site Internet Mémoire des Hommes. — SHD Caen, DAVCC, AC 21 P 368910 (nc). — Notes Annie Pennetier.

Fabrice Bourrée

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