Né le 28 février 1913 à Jonquières (Vaucluse), exécuté le 22 août 1944 à Baix (Ardèche) ; employé SNCF ; résistant des Forces françaises combattantes, réseau Résistance Fer et victime civile.

Aimé, Joseph, Adrien Biscarrat était le fils de Joseph, Victor Biscarrat et de Marie, Gabrielle Clavel, son épouse.
Originaire de Travaillan (Vaucluse), il était facteur aux écritures à la SNCF à Saint-Rambert d’Albon (Drôme). Marié à Fernande, Joséphine Tramier, père de deux enfants, il habitait à Orange (Vaucluse).
Il s’engagea dans la Résistance, rejoignant les Forces françaises combattantes, au sein de ce qui fut appelé après la guerre, le réseau Résistance Fer.
Le 22 août 1944, rejoignant sa famille à bicyclette depuis Saint-Rambert-d’Albon et passant par Baix (Ardèche),il fut pris comme otage par une forte colonne allemande se repliant le long de la vallée du Rhône, talonnée par les troupes américaines.
Harcelée par les FFI (Forces françaises de l’Intérieur) de l’Ardèche, accrochée par un barrage FFI à Baix, attaquée par l’aviation alliée, elle se vengea sur la population en pillant et incendiant des maisons.
Aimé Biscarrat reçut l’ordre d’un officier allemand de se réfugier dans une tranchée. Quelques instants après des miliciens français et des Allemands mirent le feu à une maison proche où une femme et six enfants étaient présents. Sortant de la tranchée pour porter secours, il fut abattu.
Les 22 et 23 août 1944, treize autres otages furent abattus tandis que, d’après Louis-Frédéric Ducros deux autres auraient disparu après avoir été sauvagement malmenés par les miliciens présents dans le convoi.
Une stèle à leur mémoire fut érigée à côté du monument aux morts de Baix.
Aimé Biscarrat obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises combattantes, mais il figure sur le site Mémoire des hommes au titre de victime civile.
Il a été décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le le 18 octobre 1946 et a obtenu le titre d’interné politique en 1964.
Son nom figure sur le monument aux morts de Travaillan.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 153. — Arch. Dép. Vaucluse 4 W 9488 (recensement des crimes de guerre) et 238 W 43. — AVCC, Caen, victimes civiles, AC 21 P 313798 (nc). — SHD Vincennes GR 19 P 61357 (nc). — Aimé Autrand, Le département du Vaucluse de la défaite à la Libération : mai 1940-25 août 1944, Avignon, Éd. Aubanel, 1965, p. 169-171. — Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la guerre, tome III, Valence, 1981, p. 335. — Mémorial de la Résistance en Ardèche, Aubenas, ANACR, 1994, p. 46. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — État civil (tables décennales), Mairie de Baix (décès).

Jean-Marie Guillon, Jean-Luc Marquer

Version imprimable