Né le 12 février 1919 à Toulouse (Haute-Garonne), civil abattu sommairement le 3 juillet (1er juillet ?) 1944 par les Allemands à Saint-Girons (Ariège) ; typographe à Toulouse

Louis Richard était le fils de Jean et de Laurentine, Marie Granger, margeuse âgée de vingt-deux ans. Typographe, il habitait à Toulouse. L’acte de naissance établi le 13 février 1919 indiquait que le père était inconnu. Celui-ci reconnut son fils à Toulouse le 21 août 1920. Il fut légitimé par le mariage de ses parents le 16 septembre 1920 à Toulouse.
Le 3 juillet 1944, Louis Richard était de passage à Saint-Girons, sous-préfecture de l’Ariège. Il fut victime d’une confusion car la Sipo-SD l’arrêta à la place d’un autre, le capitaine Abel Rous, de l’Armée secrète, responsable des parachutages destinés aux maquis. Elle était aussi susceptible de vouloir arrêter un « Richard » espagnol, responsable du service de renseignements des guérilleros espagnols (AGE : Agrupación de guerrilleros españoles). Il fut interrogé puis abattu. Un autre « Richard » prénommé Eduardo fut également abattu le 3 juillet à Saint-Girons. Le corps de Louis Richard fut trouvé dans les jardins de l’avenue Aristide Bergès, lieu où il fut sans doute tué après interrogatoire.
Claude Delpla, d’après ses sources, indique le 1er juillet 1914 comme date d’exécution. L’état civil de Saint-Girons établit qu’il est mort le 3 juillet. Mais peut-être s’agit-il de la date où son corps fut retrouvé alors que l’exécution remonterait au 1er juillet ?
L’état civil de Saint-Girons dressa d’abord un acte constatant le mort d’un "inconnu". Il s’agissait, d’après cet acte d’un homme d’environ vingt-cinq ans, 1 m65 avec le teint "mât". Après avoir décrit de façon détaillée et complaisante ses traits physiques, l’acte concluait qu’il avait "une figure de type négroïde". Ses vêtements, (costume, cravate, chemise et chaussures élégantes de "couleur acajou") semblait indiquer qu’il s’agissait d’une personne soucieuse de ses apparences., Le tribunal civil de Saint-Girons rendit un jugement le 4 octobre 1944 qui établissait l’identité et l’ascendance de l’"inconnu" : Louis Richard, de Toulouse. Un acte de décès rectificatif qui incluait le jugement du tribunal saint-gironais fut dressé le 17 octobre 1944 et incéré dans le registre de l’état civil. La mention de "mort pour la France" lui fut attribuée le 28 janvier 1950 et figure en marge de son acte de décès.
Voir Saint-Girons (Ariège), victimes de la répression allemande et collaborationniste (fin mai-début juillet 1944) et des combats de la Libération, 20-21 août 1944
Sources

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 4 E 6468, registre de l’état civil de Saint-Girons, acte de décès rectificatif de Louis Richard et mention marginale, 17 octobre 1944 ; 64 J 23, fonds Claude Delpla. — Arch. com. Toulouse, 1 E 708, acte de naissance de Louis Granger (Richard) et mentions marginales. — Claude Delpla, La Libération de l’Ariège, Toulouse, le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [p. 104 ]

André Balent

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