Né le 15 mai 1907 à Bournoncle-Saint-Pierre (Haute-Loire), mort au combat le 16 août 1944 à Bournoncle-Saint-Pierre ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Paul Roche était le fils de Martial, employé à la Compagnie de chemins de fer Paris-Lyon-Marseille, et de Gabrielle, Louise Chevodonat, domiciliés à Brioude (Haute-Loire). Il avait une sœur née en 1902 à Arvant qui était employée de banque à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et s’était mariée à Villejuif (Haut-de-Seine) en 1938. Paul Roche s’était marié à Paris (XIIIe arr.) le 13 novembre 1928 avec Marie-Thérèse Lebatteux née en 1905 à Villaines-sous-Lucé (Sarthe), fille de commerçants à Brioude. Le couple s’était installé à Saint-Flour (Cantal) où Paul Roche dirigeait une importante maison de meubles créé par son beau-père.
Le 12 août 1944, il rejoignit la Résistance au sein de la 3e compagnie FFI de la 7e zone dans le groupe "Pierre-Louis".
Le 16 août 1944, la colonne allemande accompagnée de miliciens en provenance de Saint-Flour (Cantal) était à Brioude (Haute-Loire). La section "Pierre-Louis" fut volontaire pour lui tendre une embuscade aux environs du village de Bard, commune de Bournoncle-Saint-Pierre. Un groupe appartenant au 8è Dragons était également présent dans le secteur, commandé par le lieutenant Grossouvre, et se mit à la disposition de la section "Pierre-Louis", sous les ordres du lieutenant Cornayre. Les deux groupes progressaient en direction de la route nationale 102 mais, malheureusement, à l’arrière, une camionnette de liaison fut repérée et prise sous le feu de l’ennemi. Croyant le combat engagé, Grossouvre et Cornayre lancèrent leurs hommes à l’attaque mais la colonne allemande stoppa et déploya un dispositif en tenaille qui prit les Résistants de court. Les combattants survivants décrochèrent en direction du village de Bard qui fut cerné par l’occupant « ivre de rage et de fureur, qui tire sur les chiens », raconte Raymond Caremier. « Les Allemands découvrent Edmond Calvet qui a réussi à se replier. Devant des témoins il est abattu par une rafale tirée dans le dos. Onze hommes du village sont arrêtés et alignés le long d’un mur », puis libérés après une discussion entre un officier allemand et l’un des otages qui s’avéra être le docteur Philippe O’Reilly. Le bilan de la bataille fut lourd pour les Résistants : Roger Chabrillat fait prisonnier a été déporté à Dachau et Ravensbruck, André Momège, Guy Weil et Guy Stéphan, déportés également dans des camps nazis n’en reviendront pas. « Les blessés ont été manifestement achevés. Dans la matinée du 17 août, les volontaires trouvent dix-sept cadavres affreusement mutilés dans un champ, tandis que cinq autres sont disséminés jusqu’à l’entrée du village de Bard. Pour ces vingt-deux morts une chapelle ardente est dressée dans l’école de Bournoncle. » Les corps des soldats du 8è Dragon (Louis Tenne, Jean Delair, José Laurenco, Marie Albert Bernard Durand de Grossouvre, Marius Chastel) furent évacués par les responsables du groupe. Le 18 août, les membres du groupe "Pierre-Louis" (Marc Chaletzki, Gabriel Ernest André Rouet, François Bonnaventure Joly, René Germain Edouard Alran, Marcel François Eymard, Maurice Antoine Claude Gadoux, René Paul Gabison, Paul Vital Roche, Arsène Georges Cornayre, Alexandre Paul Breuil, Louis Ramain, Georges Henri Désiré Cuvelier, André Pierre Jules Henriot, Barthélémy Vidal, René Émile Delair, Edmond Jacques Calvet et Jean Isidore Joseph Sibeaud) ont été inhumés au cimetière de Bournoncle en présence de plusieurs milliers de personnes.
Paul Roche a été tué lors des combats de Bard le 16 août 1944 vers 18 heures. Il avait 37 ans.
Son acte de décès porte la mention "Mort pour la France". Il a été inhumé à Bournoncle-Saint-Pierre. Il a été reconnu FFU, homologué au titre de l’état-major zone 7 des MUR de la Haute-Loire.
Le nom de Paul, Vital Roche est gravé sur le monument aux Morts de Bournoncle-Saint-Pierre.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 516131, dossier Résistant de Paul Roche (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 147012, dossier Paul, Vital, Antoine Roche (nc). — Fernand Boyer, Témoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983. — Raymond Caremier, La Bibliothèque de Maria, pdf AD 43. — Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Saint-Flour, Imprimerie Clavel, 1944. — MémorialGenWeb. — État civil (Arch. dép. du Cantal, Arch. de Paris, Geneanet).

Patrick Bec

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