Né le 3 mai 1887 à Charroux (Allier), tué en action à Estrémiac, commune de Saint-Just (Cantal) le 22 juin 1944 ; instituteur ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Gilbert, Fernand Lafaye était le fils de Mary Lafaye et de Anne Lacarin, instituteur et institutrice mariés à Charroux le 3 juillet 1886. Instituteur, Gilbert Lafaye, s’était marié à Vichy (Allier) le 26 mars 1913 avec Marie-Louise Boutonat, institutrice également. Ils avaient eu une fille Anne-Mary Jeanne dite Marinette, née le 16 mai 1914 à Laprugne (Allier).
En 1944, retraité à Cusset (Allier), Gilbert, Fernand Lafaye s’engagea dans la résistance FFI sous le nom de guerre Profin.
A Maurines (Cantal) le service de santé du Maquis, dirigé par le docteur Mallet avait installé dans deux maisons mises à disposition par le maire, 63 blessés des combats du Mont-Mouchet. Louis Mallet était assisté de son fils aîné Étienne Mallet, du docteur “Raymond” (Paul Reiss), des pharmaciens Nugou d’Aurillac et Roger Menut alias Bénévol et sa femme Marinette, accompagnée de son père Gilbert Lafaye. Un dentiste opérant au presbytère complétait le dispositif.
Le 20 juin 1944 l’ordre de “décrocher” fut donné et il fallut faire évacuer les blessés. Douze véhicules furent rassemblés et un premier convoi d’une soixantaine de blessés put passer le Bès à temps et parvenir dans la nuit à Albaret-Sainte-Marie (Lozère). Restaient deux chars conduits par des paysans portant 7 blessés laissés aux soins de Paul Reiss, Madame Menut et M. Lafaye (orthographié Lafage dans le rapport du maire de Maurine en octobre 1944). Sur dénonciation, le petit groupe fut encerclé au niveau du Pont d’Estrémiac, aujourd’hui commune de Val d’Arcomie. Sachant le sort qui leur était réservé à tous, les gardiens des blessés se défendirent. Monsieur Lafaye, armé d’un révolver fut bientôt atteint par une balle qui lui coupa l’artère fémorale, il succomba rapidement. Le médecin fut abattu et Madame Menut, se défendant à la mitraillette fut très gravement atteinte au ventre et tomba. Les Allemands achevèrent tous les blessés sur le char et emmenèrent l’infirmière à l’hôpital de Saint-Flour (Cantal).
Gilbert, Fernand Lafaye avait 57 ans. Il a été déclaré Mort pour la France. Il a reçu la Légion d’Honneur à titre posthume.
Son nom est gravé sur la stèle d’Estrémiac (avec le prénom Fernand) ainsi que sur le monument aux morts de Cusset (avec le prénom Gilbert).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 149 : crimes de guerre à Saint-Just. — AVCC Caen, AC 21 P 67428, dossier Gilbert Lafaye (nc). — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993. — Jean Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944. — Arch. dép. du Cantal (état-civil). — Geneanet. — MémorialGenWeb.

Patrick Bec

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