Né le 17 janvier 1923 à Belfort (Territoire-de-Belfort), tué au combat à Laroquebrou (Cantal) le 13 juillet 1944 ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Jean Julien Gaspard était le fils de Joseph Gaspard, chef de service et de Eugénie Meyer, sans profession. Alors qu’il était monteur mécanicien et habitait Belfort, il s’est marié à Ytrac (Cantal) le 18 septembre 1943 avec Eugénie, Joséphine dite “Mimi” Pratoucy, originaire de Pers (Cantal), fille d’employés du chemin de fer Paris-Orléans. Le jeune couple venait de donner naissance à un fils. Il semble que le couple se soit installé à Ytrac.
En 1944, réfractaire au STO, il était passé au maquis et avait rejoint la résistance au sein de la Compagnie FFI Rémy basée à Siran (Cantal) et participé activement aux combats du Mont-Mouchet et de la Truyère.
Le 13 juillet 1944, un détachement de soldats allemands composé d’une cinquantaine d’hommes arriva vers 13h30 à Laroquebrou (Cantal) en camion. Marcel Bailly et Jean-Julien Gaspard se trouvaient à l’hôtel de l’Étoile tenu par M. Louis Rieu (1884-1948) alias Moustache, chef local de la résistance, en compagnie du percepteur M. Jean Paul, lorsqu’une jeune fille vint les prévenir de l’arrivée imminente d’une troupe de soldats allemands venant d’Aurillac. Ils s’étaient arrêtés à Manhal à un km de la ville que les habitants alertés désertèrent rapidement. Les maquisards et le personnel de l’hôtel déchargèrent en vitesse une camionnette d’armes et de munitions qui stationnait devant le garage de l’hôtel puis, selon les témoignages de M. Paul et de M. Émile Dumas l’ancien maire de Laroquebrou, Bailly et Gaspard prirent le large en emportant quelques armes. A la demande de Madame Rieu qui était restée seule, M. Paul alla vérifier qu’il ne restait pas d’armes en vue et sortit de l’hôtel avec sa femme en bicyclette. Arrivés au passage à niveau, en traversant, ils entendirent une fusillade et des balles sifflèrent autour d’eux. Ils se mirent à l’abri derrière le mur qui longe la route de Siran et quelques instants plus tard d’autres rafales et des coups de mortier firent comprendre au Jean Paul qu’ils n’étaient pas les seuls visés par les tirs. Jean-Marie Maroncle, habitant de la commune qui se rendait vers le vieux château, a été blessé mortellement de deux balles tirées par les Allemands depuis la route de Siran. Transporté à son domicile, il décéda une heure après. Finalement le percepteur et sa femme furent découverts par les Allemands qui les mirent en joue, les fouillèrent et le chef les interrogea. M. Paul se doutait qu’ils avaient tué des maquisards dans le petit bois surplombant la route, en bordure du chemin de la Barthe.
D’après le témoignage de Louis Rieu, Gaspard et Bailly avaient ouvert le feu sur les Allemands qui avaient riposté au mortier et avaient tué les deux maquisards, Bailly, blessé ayant été achevé d’un coup de révolver au cœur par l’officier qui commandait le convoi.
Jean Julien Gaspard avait 21 ans. Il a été déclaré Mort pour la France et homologué FFI.
Le nom de Jean Julien Gaspard est gravé sur les monuments aux morts de Belfort, d’Ytrac et de Laroquebrou ainsi que sur une plaque commémorative à Saint-Etienne-Cantalès (Cantal).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 107 : crimes de guerre commis à Laroquebrou. — SHD Vincennes, GR 16 P 245110, dossier résistant pour Jean Gaspard (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 189079, dossier Jean Julien Gaspard (nc). — Jean Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007. — Manuel Rispal, Chouette, Noisette et Luzettes, Scènes de Résistance en Châtaigneraie cantalienne, en Ségala lotois et dans le Bassin aurillacois, tome 1 1940-juin 1944, Ytrac, éditions Authrefois, 2014. — Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Saint-Flour, Imprimerie Clavel, 1944. — Arch. Dép. du Cantal (État civil) et Ytrac. — MémorialGenWeb.

Patrick Bec

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