Né le 2 juillet 1912 à Carvin, section de Libercourt (Pas-de-Calais), décapité le 30 juin 1943 à Dortmund (Allemagne), prêtre, résistant.

Fils de Louis-Joseph Carpentier, employé des chemins de fer, et de Marie Richez, Pierre Carpentier était abbé et vicaire de Saint-Gilles à Abbeville (Somme).
Sa famille fit partie des évacués du nord pendant la Première Guerre mondiale. Il fit des études secondaires et devint bachelier. Il avait également son certificat d’études physiques, chimiques et naturelles. Après avoir été très engagé dans le mouvement scout, il entra au grand séminaire d’Amiens en 1932. Ordonné prêtre en 1938 en la cathédrale d’Amiens, il fut nommé vicaire de la paroisse Saint-Gilles à Abbeville. Il était également aumônier scout
Après avoir été mobilisé pendant la drôle de guerre, il rejoignit sa paroisse, dans une ville durement touchée par les bombardements.
En 1940, Carpentier entra en résistance, dans la Confrérie Notre-Dame (réseau Castille) et dans le réseau Pat O’leary à partir d’avril 1941. En 1941, il prit contact avec des résistants, Jean et Madeleine Bourguignon, propriétaires du Café de la Bourse, place Sainte-Catherine à Abbeville. Il fit du renseignement et aida au passage des prisonniers évadés et soldats britanniques en fuite. C’est dans ce cadre et avec l’abbé Gérald Amyot d’Inville qu’il fabriqua de faux papiers et faux tickets d’alimentation, avec une presse qu’il possédait. Son activité fit qu’il était membre ou en relation avec plusieurs autres réseaux : La Vraie France, Gloria (octobre 1941), Cohors-Asturies (novembre 1941), Shelburn (OBOE Evarian).
Arrêté le 8 décembre 1941 avec Jean Bourguignon, suite à un piège tendu par Paul Delobel (Harry Cole), il fut transféré à la prison de Loos-les-Lille. Il fit partie du convoi Nacht und Nebel du 5 août 1942 pour l’Allemagne. Le 16 avril 1943, il passa en jugement devant la Volksgerichtshof et fut condamné à mort le 29 juin, ainsi que Désiré Didry, Protais Dubois et Marcel Duhayon. Il fut décapité le 30 juin.
Après la guerre, ses cendres furent rapatriées en France et placées dans la sépulture familiale à Gavrelle. La place devant l’église Saint-Gilles fut baptisée place Abbé Pierre-Carpentier et une stèle fut érigée en 2007. Son nom figure sur le monument aux morts d’Abbeville.
Pierre Carpentier a été décoré à titre posthume de la médaille de la résistance en 1945, puis de la croix de guerre. Il a été fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1947.
Sources

SOURCES : Arch. dép. 3E 215/105 Pas-de-Calais acte naiss. [en ligne]. - SHD GR 16 P 108003. - « Abbeville Passion, histoire d’une ville » [en ligne]. - Manon Radiguet de la Bastaïe. « « Sur mon honneur et avec la grâce de Dieu, je m’engage à servir de mon mieux Dieu, l’Eglise et la Patrie » : engagement scout, engagements résistants, les scouts de France dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale (1940-1945) », Mémoire de master, Univ. Paris-Panthéon-Sorbonne, 2018, p. 76-77 [en ligne : Base Dumas, HAL]. - Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 375.

Marie-Cécile Bouju

Version imprimable