Né le 27 septembre 1929 à Paris XXème arr. (Seine), massacré le 26 août 1944 à Saint-Maurice-la-Clouère (Vienne) ; travailleur agricole ; victime civile.

Robert Semal était le fils d’Henri Semal, manœuvre et de Marguerite Daragon, cartonnière, domiciliés 39, rue Julien Lacroix à Paris. Son père, né à Valenciennes le 12 juillet 1882, vint travailler à Paris comme bourrelier avant de s’engager pour 4 ans dans l’armée en 1911. Il fit toute la première guerre mondiale et fut démobilisé en août 1919. Revenu à Paris, marié à Marguerite Daragon, il s’installa à partir de 1925, rue Julien Lacroix dans le XXème arrondissement, dans le quartier de Belleville. La famille y était toujours domiciliée officiellement en 1944. Pour des raisons qui restent à expliquer (difficultés familiales, conditions de vie en région parisienne) Robert Semal fut placé comme apprenti berger dans la ferme de la famille Debelle à Saint-Maurice-la-Clouère. Ce placement fut réalisé sous l’égide de la Restauration Paysanne, organisme créé en lien avec la Corporation Paysanne du régime de Vichy pour faire participer la jeunesse à la restauration de l’agriculture voulue par le régime et pallier également la main-d’œuvre masculine manquante. Des contrats d’apprentis furent ainsi établis à partir de la fin 1940 dont Robert Semal fut sans doute bénéficiaire.
Robert Semal, âgé de 14 ans, travaillait donc à l’été 44 comme ouvrier agricole à Saint-Maurice-la-Clouère auprès des frères Louis et Maxime Debelle au lieu-dit Le Remijoux. Fin août 1944, le repli des troupes allemandes du Sud-Ouest entraîna de nombreuses violences et exactions dans le département de la Vienne. Saint-Maurice-la-Clouère, au sud de Poitiers, près de Gençay, se trouvait ainsi sur un itinéraire secondaire ouest – est reliant Vivonne sur la nationale 10 à Lussac-les-Châteaux, point de passage sur la Vienne vers l’est du département et le département de l’Indre voisin. Le 25 août 1944 en fin de journée, une colonne allemande fut attaquée par un groupe de maquisards, en fin d’après-midi, peu avant l’entrée du bourg. Un maquisard, Jean Pépin commandant l’un des groupes de combat fut tué d’une balle en pleine tête en se repliant. L’unité allemande arrêta peu après à son entrée dans Saint-Maurice-la-Clouère plusieurs civils âgés de 14 à 65 ans dont Robert Semal. Ce dernier et Maxime Debelle furent arrêtés par les Allemands dans un champ près de leur ferme du Rémijoux. Les soldats allemands mirent le feu à un hangar où se trouvait la récolte de blé. Louis Debelle courut chercher les pompiers de Gençay. Mais, au cours du chemin, il fut à son tour arrêté et emmené. Conduits dans le parc voisin de La Laudonnière, ils furent abattus dans la nuit du 25 au 26 août en représailles de l’action du maquis. Son acte de décès indique 26 août, environ 7 heures.
Il obtint la mention mort pour la France le 15 février 1946 et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Maurice-la-Clouère.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Paris (état civil, registre matricule) — Arch. Dép. Vienne, fonds du COSOR 105 W 14, dépouillé par Loïc Richard — Journal La Nouvelle République. 29 août 2016 Saint-Maurice-la-Clouère. Le souvenir indélébile du 25 août 1944 — mémorial genweb.

Michel Thébault

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