Né le 2 novembre 1920 à Joinville (Haute-Marne), fusillé le 10 octobre 1944 à Banvillars (Territoire de Belfort) ; cheminot ; résistant des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Jacques Sener entra à la SNCF comme ouvrier ajusteur au dépôt de Belfort le 2 novembre 1942. Il était marié et père d’un enfant et vivait avec sa famille à Belfort. Il entra dans la Résistance en septembre 1944 en rejoignant le maquis FFI d’Étobon (Haute-Saône) la Résistance au Groupement TB (Territoire de Belfort).
Le 6 septembre 1944, jour de l’arrivée à Baume-les-Dames de la 1re armée française du général de Lattre, les FFI du Groupement TB furent appelés à la mobilisation. Malheureusement l’avance trop rapide des alliés n’avait pas permis au ravitaillement de suivre et l’offensive dut être stoppée ce qui permit à l’ennemi de se regrouper et de reprendre la lutte contre les maquis. Les maquisards durent quitter les sommets de la Planche des Belles Filles où ils étaient installés, dans la nuit du 17 au 18 septembre 1944 puis se disperser le 27 septembre 1944. Un grand nombre d’entre eux essaieront de rejoindre les lignes alliées toutes proches ou de franchir la frontière franco-suisse. La 2e compagnie commandée par le capitaine Perriaux s’abrita dans la forêt de Frahier dans l’attente d’une attaque alliée qui ne vint pas. Le capitaine Perriaux décida alors de percer vers le sud pour rejoindre les lignes alliées. Le 2 octobre à Granges-le-Bourg en Haute-Saône, le groupe d’une trentaine d’hommes tomba sur un bataillon allemand au bivouac et fut encerclé. Sept hommes parvinrent cependant à s’échapper. Les autres dont Jacques Sener furent capturés et emprisonnés à la caserne Friedrich à Belfort. Ils furent condamnés à mort comme terroristes et au matin du 10 octobre 1944, ils furent sortis de leur cellule puis emmenés en camionnette en direction d’Héricourt. Après quelques kilomètres, la camionnette s’arrêta en bordure de la forêt de Banvillars où les prisonniers furent fusillés par la Milice à laquelle les Allemands avaient confié l’exécution. Leurs corps furent découverts le 6 décembre dans un charnier.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI), dossiers SHD GR 16 P 544813 et AC 21 P 150195 (non consultés).
Son nom figure sur le monument de la Libération, à Besançon (Doubs), sur le monument commémoratif, à Banvillars, sur le monument au morts du dépôt et sur la plaque commémorative de la SNCF en gare, à Belfort (Territoire de Belfort).
Voir Banvillars
Sources

SOURCES : Notice de Hervé Barthélémy et Cédric Neveu, Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— ajpN Banvillars en 1939-1945.— Valdoie 1944 : Sur les chemins de la liberté Le drame de Banvillars.— La Chapelle-sous-Chaux, Revenu de Dachau, un survivant du drame de Banvillars raconte....— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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