Né le 19 février 1895 à Narbonne (Aude), exécuté le 7 ou le 8 juin 1944 à Pont-Saint-Esprit (Gard) ; contrôleur principal des contributions indirectes ; résistant des Mouvements unis de la Résistance (MUR), homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant.

Photo : Mémospace
Lésin, Jean Lacoste était le fils de Jean Lacoste et Catherine Caujolle, son épouse.
Il fut incorporé au 75e RI le 19 décembre 1914, passa au 261e RI le 1er juin 1916.
Il fut blessé trois fois, le 27 octobre 1915, le 8 décembre 1916 et le 10 août 1917.
Sur proposition de la commission de réforme, il passa au 38e Régiment d’Artillerie de campagne le 22 mai 1918 et fut démobilisé le 10 septembre 1919.
Il fut décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze et de la Médaille militaire par décret paru au JO du 10 janvier 1931.
Son frère René mourut pour la France le 29 mai 1918 dans l’Aisne.
Il épousa Lucienne Teyssier. Le couple eut deux enfants.
Il effectua toute sa carrière dans les contributions indirectes, gravissant les échelons au gré des affectations.
Contrôleur principal des contributions indirectes à Aubenas (Ardèche), habitant avec sa famille place de la Rotonde, il avait rejoint le groupe local de la Résistance MUR et, d’après le Mémorial de la Résistance, aurait fait partie également d’un réseau de renseignements.
Son nom figure sur la liste des résistants homologués du secteur D de l’AS-Ardèche. Ses services sont homologués du 1er septembre 1943 au 20 mai 1944.
Il fut arrêté à son bureau le 20 mai 1944, vers 11 heures par trois ou quatre hommes de la 8e compagnie Brandebourg venant de Pont-Saint-Esprit (Gard). Avant de les suivre, il demanda la permission de passer les fonds dont il était comptable à un collègue. Il fut interrogé et torturé dès son arrivée à la citadelle de Pont-Saint-Esprit, en particulier. D’après ses codétenus, il fut exécuté par Raoul Massicard, légionnaire de la 8e compagnie, sur le pont du Rhône dans la nuit du lundi de Pentecôte, le 29 mai 1944.
Son corps, jeté dans le fleuve, ne fut jamais retrouvé.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance le 31 mars 1947 (le site des médaillés donne également le 9 mars 1956).
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative 1939-1945 « Résistance-Libération » de la mairie, à Aubenas. Une plaque à sa mémoire a été apposée par le syndicat national des agents des contributions indirectes sur l’immeuble des impôts d’Aubenas, allée de la Guinguette.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 471 344 (nc). — SHD Vincennes GR 16 P 327392 (nc) ; GR 19 P 7/31, p.25. — Arch. Dép. Aude, RMM, Narbonne, 1915, mat. 1426. — Arch. dép. Gard 3 U 7 252 (cour de justice du Gard, dossier Paolino) et 284 dossier Massicard). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 150. — Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la guerre, tome 2, Valence, 1977, p. 51 et 271. — Mémorial de la Résistance en Ardèche, Aubenas, ANACR, 4e éd., 1994, p. 39. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Mémospace.

Jean-Marie Guillon, Jean-Luc Marquer

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