Né le 8 novembre 1898 à La Faurie (Hautes-Alpes), exécuté sommairement le 15 juin 1944 à Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie) ; cheminot ; militant communiste ; résistant de l’Armée secrète (AS).

Jean Roux était le fils d’Étienne et de Marie Angèle née Bellot. Il était marié à Alice Hortense Collomb. Ancien combattant de 1914-1918, il était titulaire de la médaille interalliée. Il militait au PCF avant guerre.
C’est par son métier qu’il entra dans la Résistance. En effet, il était chef de gare de 6e classe à la SNCF, à Marignier (Haute-Savoie). Dans un rapport de juillet 1941, un de ses supérieurs notait « qu’il manque de bonne volonté et d’esprit de collaboration » et qu’« il n’a pas renié ses idées. » En conséquence de quoi, le mois suivant, il fut muté à Lus-la-Croix-Haute (Drôme). Fin 1942, il rejoignit l’Armée secrète du secteur de Bonneville, fournissant des renseignements et participant à des actes de sabotages ferroviaires. De retour à Marignier, il poursuivit ses activités de résistance. Marignier, situé presque au centre du département, sur la ligne Paris Saint-Gervais-les-Bains ou Annecy-Le Fayet, vit arriver de nombreux réfractaires ou des personnes désireuses soit d’échapper aux recherches policières soit de gagner le maquis pour agir contre Vichy et l’occupant. Ces « clandestins » descendaient, avec l’accord du chef de gare, à contre-voie. Ils étaient ensuite dirigés vers la pension située en face et tenue par la famille Briffaz. Jean Roux travaillait le plus souvent avec Louis Dubois.
Le 22 mars 1944, à la suite de deux sabotages effectués à Marignier, il eut une conversation téléphonique orageuse avec le responsable allemand du réseau ferroviaire. Quelques heures plus tard, il fut arrêté à son bureau par la Sipo-SD d’Annecy et interné à la prison Saint-François d’Annecy. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1471 et 1537). Après plusieurs semaines d’interrogatoires, il fut exécuté le 15 juin 1944 au Pré Dalle (Vieugy) avec quatorze autres patriotes. Il porte le numéro 17 dans le registre des décès de la commune. Il fut déclaré « Mort pour la France » le 17 septembre 1945 et homologué interné résistant en juin 1955.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Marignier et sur une plaque de la gare, ainsi que sur une plaque régionale, place de la Gare à Chambéry.
D’autre part en 1948, un monolithe de granit a été érigé à Vieugy sur le lieu où 40 patriotes ont été fusillés par les Allemands en 1944 et en 2004, un panneau explicatif a été dressé à proximité. Une plaquette récapitulative est disponible en mairie de Seynod.


Voir Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944
Sources

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Hervé Barthélémy et Cédric Neveu in Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017, p. 1320. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 525403 et Caen SHD/ AC 21 P 659869.— Notes de Robert Serre.

Michel Germain, Dominique Tantin

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