Né à Berlanga (province de Badajoz, Estrémadure, Espagne), mort le 20 août 1944 en action de combat à Prayols (Ariège) ; résistant espagnol de l’Agrupación de guerrilleros españoles (AGE) de la Savoie puis de l’Ariège

José Redondo avait été membre de la 5e division de l’AGE regroupant les brigades de l’Ain, de la Haute-Savoie, de la Savoie, de l’Isère et des Hautes-Alpes. Lui-même était un résistant espagnol de la Savoie.. En juin 1944, la 3e brigade de l’AGE (Ariège) fut renforcée par des cadres provenant de la 5e division (prélevés sur les brigades de l’Isère et de la Savoie) et de la 16e division (venant de la brigade des Bouches-du-Rhône. (Voir Gimeno Rufino Pascual).
Des publications qui évoquent la présence de José Redondo en Ariège lui attribuent tous le grade de capitaine dans les formations de l’AGE au sein desquelles il combattit. Dans le livre dirigé par Narcisse Falguera (op. cit., 2004, p. 120), il est signalé qu’il était l’ « un des meilleurs officiers » de la 3e brigade de l’AGE. Claude Delpla (op. cit., 2019, p. 202) ne lui attribue pas ce grade mais le qualifie de « Guérillero », tout comme Fernando Villajos alias « Tostado » dans le long témoignage reproduit in extenso dans le même ouvrage (pp. 297-305) : « Le guérillero Cuadrado était un homme intègre. Il avait toujours accompli avec courage et détermination toutes les missions que lui furent demandées ». Par ailleurs, Claude Delpla (op. cit., 2019, p. 202) fait état de sa participation le 16 août 1944 à Verniolle, près de Pamiers (Ariège) à un combat, côte de Millet, contre des Allemands et des supplétifs, des Espagnols de la division franquiste Azul, de retour du front de l’Est et qui servaient d’auxiliaires aux troupes d’occupation allemandes de l’Ariège. Pendant ce combat, il avait perdu son fusil-mitrailleur dans l’incendie d’un camion. Il avait alors pris la résolution, lorsque l’occasion se représenterait, de récupérer une arme équivalente.
Le 20 août, les Allemands et leurs supplétifs qui se trouvaient dans la haute vallée de l’Ariège et de ses affluents pyrénéens faisaient mouvement vers le nord afin de rejoindre le Marschgruppe qui, depuis Saint-Gaudens (Haute-Garonne), devait rejoindre la vallée du Rhône dans le mouvement général de repli de la 9e armée après le débarquement allié en Provence. La veille, les guérilleros espagnols avaient libéré Foix. La colonne allemande menaçait donc la ville. Redondo avait pris part à la Libération de Foix. Avec les guérilleros, il fit donc mouvement vers Prayols, village au sud de Foix, sur la rive gauche de l’Ariège, avec l’objectif d’empêcher les forces allemandes d’occuper à nouveau le chef-lieu du département. Les éléments de l’AGE commandés par Gimeno comprenaient des bataillons venus de Calzan, dans le Plantaurel oriental et de Montségur. Ils furent rejoints par la 3101e compagnie de FTPF de l’Ariège commandés par Jean Sannac. Postés en embuscade et munis d’armes automatiques et de mortiers, les forces résistantes avaient un sérieux avantage tactique. Après avoir surpris, vers 11 heures, les occupants du premier camion de la colonne, ils purent, après un dur combat qui dura jusqu’à peu après 15 heures, donner l’assaut final à des ennemis dont la résistance faiblissait. Les Allemands et leurs supplétifs issus de la division Azul auraient eu une vingtaine de morts. Cent vingt d’entre eux se rendirent. Quelques minutes avant la fin du combat, José Redondo fut tué. Il fut la seule victime résistante de la bataille de Prayols. Fernando Villajos alias « Tostado », commandant du 1e bataillon de la 3e brigade de l’AGE, présent au combat de Prayols a publié son témoignage dans le livre coordonné par Narcisse Falguera (op. cit., 2004, p.305)
Son nom figure sur le monument aux morts de Foix. Il fut inhumé au cimetière de cette ville. Si quatre « Redondo » sont recensés sur le site Mémoire des hommes (dossiers du SHD, Caen et Vincennes), aucun ne porte le prénom de « José ».
Sources

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, Redondo mentionné par Delpla dans plusieurs listes de fusillés de l’Ariège, fiche manuscrite à son nom. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [p. 202]. — Narcisse Falguera (éd), Guérilleros en terre de France. Les Républicains espagnols dans la Résistance française, préface de Léo Figuères, Pantin, Le temps des Cerises, 2004, 2e édition, 316 p. [p. 120, 305]. — Sites MemorialGenWeb et Mémoire des hommes, consultés le 10 septembre 2020.

André Balent

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