Née le 21 juillet 1898 à Maillé (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; victime civile.

Maria Gambier était la fille de Joseph Gambier, géomètre et de Marie Louise Bertrand. Ses parents s’étaient mariés le 8 juillet 1893 à La Haye-Descartes (Indre-et-Loire) et elle était leur deuxième enfant. Elle épousa le 10 août 1920 à Maillé Joseph, Roger Confolent (né à Tournon-Saint-Pierre, Indre-et-Loire, le 22 avril 1889) lieutenant au 11ème Régiment de Cuirassiers à Paris et domicilié 27, avenue de Tourville à Paris. Joseph Confolent s’était engagé dans l’armée en novembre 1909, à 20 ans, au 8ème Régiment de Cuirassiers à Tours. Il fit une carrière militaire de plus de 12 ans, promu rapidement sous-officier, maréchal des logis en 1912. Il combattit pendant la première guerre mondiale, fit comme aspirant de cavalerie, l’école de Saumur en 1916, et termina la guerre lieutenant dans un régiment de Dragons. Plusieurs fois blessé et cité à de nombreuses reprises, il reçut la Croix de guerre et fut fait chevalier de la Légion d’honneur en juin 1920. Quittant l’armée en 1922 il vint s’établir avec son épouse à Maillé où il devint géomètre expert comme son beau-père et sans doute au départ en association avec lui. Le couple eut huit enfants : Pierre né à Paris en 1921, tous les autres nés à Maillé, Jehanne en 1924, Yves en 1925, René en 1927, Hélène en 1930, Jean en 1931, Claude en 1933 et André (né le 13 novembre 1934, décédé le 24 décembre de la même année à un mois et demi). En 1944, la famille vivait au bourg de Maillé, avec la mère de Maria, Marie Louise Gambier, née Bertrand, veuve depuis 1935 et âgée de 84 ans.
Elle fut victime avec sa mère, et ses sept enfants du massacre de Maillé. Le 25 août dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre se déroula dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves du village. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Toute la famille Confolent fut surprise dans sa maison par les soldats allemands et massacrée. Seul son mari Joseph Confolent put échapper au massacre. Selon le témoignage de celui-ci, recueilli après les faits par l’abbé Payon (op. cit.) : après le passage d’un premier soldat, « ma femme, indemne jusqu’ici, emmène Hélène [déjà blessée par les premiers tirs] dans la chambre à coucher d’à côté. Il n’y a qu’un pas à faire… Les deux bonnes, qui, placées dans une encoignure, n’ont pas été aperçues par l’assassin et doivent à ce fait leur salut, se réfugient dans l’escalier qui monte au premier étage. Ma femme avec Hélène suivent, quand un nouveau meurtrier surgit ; d’une balle en plein cœur il tue Hélène et blesse mortellement sa mère. Puis il jette une grenade incendiaire sur le lit, la recouvre d’un oreiller, passe dans la cuisine où il mitraille à son tour ceux qui sont tombés… ».
Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Paris et Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — André Payon, curé de la Celle-Saint-Avant, Draché et Maillé, Maillé Martyr – Un village Martyr, Maillé – Récit du massacre du 25 août 1944 édité sous le patronage du Comité de Libération d’Indre-et-Loire, 1945. — Maison du Souvenir de Maillé — Base Léonore des membres de la Légion d’honneur — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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