SÁNCHEZ HERRERO Bruno
Sans doute ancien combattant de la guerre civile espagnole (Armée populaire de la République espagnole) ; interné à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) ; résistant espagnol de l’Agrupación de guerrilleros españoles (AGE) de l’Ariège, mort le 21 juillet 1944 en action de combat à Encenou (commune de Biert, Ariège)
Bruno Sánchez fut un guérillero espagnol du 3e bataillon de la 3e division (Ariège) de l’AGE. Ce bataillon était cantonné à l’ouest du département en Couserans, près du col de la Crouzette (1415 m), dans le massif de l’Arize, à la limite des communes de Biert et de Rivérenert. Un maquis des FTPF a été créé peu après le 10 juin après la dispersion du maquis de Betchat (Voir aussi Marsoulas) à proximité de celui créé par le 3e bataillon ariégeois de l’AGE. Quelques Couseranais conduits par René Plaisant furent à l’origine de ce maquis. FTPF (3102e compagnie dont la création fut officialisée le 22 juin 1944) qui combattit de concert avec le bataillon couseranais de l’AGE.
Bruno Sánchez était un membre semi-légal de la compagnie, prêt à gagner le maquis en cas de nécessité. Le 21 juillet il avait dormi dans la grange d’Encenou alors qu’il se rendait au col de la Crouzette, à proximité. Ce jour-là, dès le matin, les forces allemandes (au sud, depuis Biert ; à l’est depuis Foix ; au nord depuis Rimont) et collaborationnistes ( depuis l’ouest : la Milice et les GMR depuis Rivérenert — dans la vallée du Nert, la Milice est accompagnée par un groupe du PPF de Saint-Girons et de Waffen SS français et allemands — ; la Milice depuis Soulan) informées des lieux de cantonnement des deux maquis de la Crouzette tentèrent de les encercler et de les anéantir. Pierre Marty, intendant régional de police à Toulouse conduisait personnellement les forces vichystes, comme il l’avait déjà fait le 6 juillet à Roquefixade. Le groupe allemand venant de Biert et grimpant vers la Crouzette tua Bruno Sánchez qui venait de quitter Encenou. Si la bataille dura de 8 heures à 18 heures, les deux maquis parvinrent à d’enfuir vers le nord-est grâce au brouillard et à l’aide d’un garde forestier.
Les résistants eurent une autre victime Henri Szwarc, avocat juif d’origine polonaise réfugié à Pombole, hameau de la commune d’Esplas-de-Sérou. Membre des FTPF couseranais, Szwarc qui cherchait à gagner la Crouzette afin de participer au combat fut tué par les Allemands qui attaquaient depuis Rimont.
Son décès le 21 juillet 1944 a été constaté par le tribunal civil de première instance de Saint-Girons par un jugement du 9 novembre 1948. Une référence à ce jugement a été inscrite en marge du registre de l’état civil de la commune de Biert.
Il n’y a pas de dossier à son nom au Service historique de la défense (Caen et Vincennes). Son nom ne figure sur aucun monument de l’Ariège.
SOURCES : Arch. dép. Pyrénées-Orientales, 1260 W 42, entrées et sorties du camp d’Argelès, fiches individuelles. — Arch. dép. Ariège, 4 E 6372, registre de l’état civil de Biert, 1944, mention du décès de Bruno Sánchez ; 64 J 23, fonds Claude Delpla, listes de résistants et de civils fusillés, massacrés ou morts en action. — Claude Delpla, La bataille de Rimont et de Castelnau-Durban, Saint-Girons, imprimerie Barat, 1994, 39 p. [p. 11]. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’oiseau, 2019, 514 p.[p. 139]. — Sites MemorialGenWeb et Mémoires des hommes consultés le 27 septembre 2020, recherches infructueuses.
André Balent