Né le 29 mai 1910 aux Houches (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 13 juillet 1944 à Grenoble (Isère) ; hôtelier ; résistant.

Fils de Henri Félix Viollet, hôtelier aux Houches (Haute-Savoie) avec son épouse Marie Constance Vidonne, Arthur, Louis Viollet avait un frère prénommé Georges, son cadet de deux ans. Il devint à son tour hôtelier à Lyon (Rhône).
Il épousa Lucienne Cassi le 31 octobre 1931 à Paris XIIème Arr.
Il habitait à Samoëns (Haute-Savoie) au moment des événements ci-dessous.
Dès le début, il entra avec son frère Georges dans la Résistance.
En 1943, ils rejoignirent un des maquis du Vaucluse.
Sur une liste établie le 3 mars 1945 pour le Mémorial de l’oppression (Arch. Dép. Rhône et Métropole 3808 W 541), est indiquée leur appartenance au "Maquis du Vaucluse".
Un document du Pertuisien cité dans les sources mentionne que le 2 juin 1944, à Pertuis (Vaucluse), Fernand Allard et les frères Viollet abattirent un dirigeant de société qui trompait les jeunes marseillais qui voulaient échapper au S.T.O., les livrant aux autorités allemandes.
Les deux frères reçurent l’ordre de se rendre à Londres, ce qui n’était pas une mince affaire.
Le 5 juillet 1944,de passage à Grenoble (Isère), ils tombèrent en panne de voiture dans cette ville. Ils se rendirent dans un garage du boulevard Gambetta. Mais ils furent reconnus car, semble-t-il, ils étaient activement recherchés par la Gestapo.
Arthur, Louis Viollet et son frère Georges Viollet furent arrêté Cours Lafontaine, en même temps que Fernand Allard, Ernest Schulte et sa nièce Monique Mori.
Monique Mori fut déportée à Ravensbruck par le convoi du 15 août 1944.
Elle survécut et témoigna au procès de Guy Éclache et pour le Mémorial de l’oppression : Ils furent arrêtés par un groupe de miliciens dirigé par le Waffen-SS français Guy Éclache et conduits dans les locaux de la Gestapo.
Si elle ne subit pas immédiatement de violences, ce ne fut pas le cas des quatre hommes qui furent frappés à coups de cravache par Éclache et un certain Raymond.
Le lendemain, ses camarades et elle subirent le supplice de la "baignoire", toujours donné par Éclache et Arthur, Louis Viollet eut la mâchoire fracassée.
Ils furent ainsi maltraités jusqu’au 11 juillet 1944 où ils furent conduits à la Caserne de Bonne.
Le dossier 3808 W 523 du Fonds pour le Mémorial de l’oppression affirme qu’ils furent déportés (procès-verbal de Gendarmerie de 1946), mais en fait, Arthur, Louis Viollet et Georges Viollet furent exécutés avec Fernand Allard, Ernest Schulte et 21 autres personnes le 13 juillet 1944 au Polygone d’artillerie à Grenoble.
Leurs corps enfouis dans un cratère de bombe furent découverts le 28 août 1944, chemin des Buttes, à proximité du Polygone.
Le corps d’Arthur, Louis Viollet fut placé dans le cercueil 2 B.
Le 29 août 1944, les bières numérotées contenant les dépouilles des victimes furent déposées dans deux fosses creusées au polygone, la fosse A ou 1, pour les victimes d’août, la fosse B ou 2 pour celles de juillet.
Le 26 octobre 1944, Hélène Viollet, épouse Burguerand et institutrice à Saint-Pierre-de-Rumilly (Haute-Savoie), vint reconnaître le corps de ses deux frères.
L’acte de décès (Grenoble 1081/1944) est daté du 6 décembre 1944.
La dépouille d’Arthur, Louis Viollet fut exhumée le 7 mars 1945 pour être enterrée à Servoz (Haute-Savoie).
Il obtint la mention « Mort pour la France », selon une instruction du Secrétaire général aux Anciens combattants en date du 3 janvier 1946, et fut homologué interné résistant.
Il fut décoré de la médaille de la résistance à titre posthume.
Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts de Samoëns et des Houches.


Voir : Grenoble, charniers du Polygone


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 406, 523 et 541 — Arch. Mun. Grenoble, 4H69 — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 597088 et Caen SHD/ AC 21 P 689436. — Le pertuisien — Germain Séverine, Guy Éclache Enquête sur un ultra de la Collaboration, PUG, 2018 — Mémorial GenWeb — État civil

Michel Germain, Jean-Luc Marquer

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