Né le 10 octobre 1892 à Brest (Finistère), abattu par la police allemande le 24 mars 1944 à Brest ; ajusteur-mécanicien, résistant, membre du mouvement « Défense de la France ».

Hippolyte Kerdraon avait fait son apprentissage d’ajusteur à l’arsenal de Brest où travaillait son père dans la même spécialité. Sitôt passé son 20e anniversaire, il s’était engagé dans la Marine mais avait été bientôt réformé du fait de graves problèmes d’audition qui lui valurent de n’être pas mobilisé en 1914. Le conseil de révision ayant constaté en mars 1917 une « surdité totale », sa réforme avait été confirmée à titre définitif. Le mois suivant, le jeune homme avait épousé la fille d’un ouvrier de l’arsenal, Pauline Perron. Ses aînés – son frère Louis et sa sœur Marguerite – avaient été ses témoins. En janvier 1918 naissait un garçon qu’ils prénommèrent Paul. La famille était alors domiciliée 58 rue Louis Pasteur à Brest.
Hippolyte Kerdraon fut mis à la retraite en décembre 1941. Il habitait alors 12 rue Jules Michelet à Brest. Son fils se maria en juin 1942 à Philippeville (aujourd’hui Skikda, Algérie). Lorsque les bombardements sur Brest s’intensifièrent, Hippolyte et Paula s’éloignèrent de la grande cité portuaire et s’installèrent à Guissény (Finistère). En décembre 1943, Hippolyte réussit à se faire embaucher comme chauffeur par l’antenne locale du SD, installée dans les locaux de l’école Bonne-Nouvelle-en-Kérinou. Son infirmité était un gage de discrétion pour ses nouveaux employeurs. Il se retrouvait ainsi en très bonne position pour faire passer des renseignements utiles à ses amis du mouvement « Défense de la France », bien implanté à l’arsenal.
C’était bien sûr un jeu dangereux. Ayant constaté la disparition de documents confidentiels et d’un pistolet, le lieutenant SS Georg Röder ordonna le 24 mars 1944 une perquisition au domicile d’Hippolyte Kerdraon, 12, rue Jules Michelet. Sur le point d’être confondu, le résistant tenta de prendre la fuite. Mais il fut rattrapé à hauteur du 11 rue Marcelin Berthelot. Un policier allemand lui tira dans le dos, le tuant sur le coup.
Hippolyte Kerdraon fut inhumé dans le cimetière Saint-Pierre de Brest. La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée en 1946. Son action dans la résistance fut homologuée au titre du mouvement « Défense de la France ».
Sources

SOURCES : État-civil de Brest. —SHD Vincennes GR 16 P 318297 (nc). — Gildas Priol https://www.resistance-brest.net/ar.... — brest44.fr.

Jean-Pierre Ravery

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