Né en 1909 à Chtouka-Moulay, Bouchaïb (Maroc), sommairement exécuté le 11 août 1944 au Cheylas (Isère) ; militaire de carrière, manœuvre ; victime civile

Stèle commémorative, Le Cheylas (Isère)
Stèle commémorative, Le Cheylas (Isère)
Photo : Jean-Luc Marquer
Tombe d'Abdelkader BEN EL HAOURI BEN ALI et Mohamed BEN AHMED
Tombe d’Abdelkader BEN EL HAOURI BEN ALI et Mohamed BEN AHMED
Photo : Jean-Luc Marquer
Abdelkader Ben El Haouri Ben Ali était militaire de carrière. Il appartenait à la 1ère compagnie du 7ème régiment de tirailleurs marocains (R.T.M.).
Marié, il avait deux enfants et résidait avant la guerre à Meknès (Maroc).
Il était titulaire de la médaille militaire.
Il fut fait prisonnier en 1940. Libéré en 1943, il travaillait comme manœuvre à l’usine des Hauts Fourneaux et Forges d’Allevard, installée en 1920 sur la commune du Cheylas (Isère).
Il habitait un logement pour célibataires aménagé dans la cité de l’usine.
Le 11 août 1944, au petit matin, un groupe de maquisards tira au fusil-mitrailleur depuis le hameau du Villard sur une colonne allemande de six à sept-cents hommes qui passait à pied, à vélo, et avec des mulets, sur la route nationale 523.
Les Allemands détachèrent deux groupes de la colonne et encerclèrent le Villard, où, les hommes et les maquisards s’étant enfuis, ils mirent le feu à plusieurs maisons et granges, pillèrent et tuèrent les animaux.
En montant vers le Villard, un des deux groupes s’arrêta à la cité de l’usine et fouilla les logements Nord où se trouvaient les logements pour célibataires.
Ils arrêtèrent Abdelkader Ben El Haouri Ben Ali et un de ses camarades Mohamed Ben Ahmed.
Vers 7 heures, Mohamed Ben Ahmed fut conduit sur le bord de la route nationale, jeté dans un fossé et exécutés de dos d’une rafale de mitraillette.
Deux minutes après, Abdelkader Ben El Haouri Ben Ali était à son tour exécuté de trois balles d’arme de poing tirées dans la tête par un sous-officier. Un second sous-officier donna le coup de grâce .
Le maire du Cheylas, dans son rapport pour le Mémorial de l’oppression en juillet 1945, écrit : « Leur attitude à tous deux a été magnifique de simplicité, de grandeur et de résignation.
Les funérailles qui eurent lieu le lendemain furent imposantes, la population toute entière avec les enfants des écoles conduits par leurs maîtres, un groupe de résistants en civil, le personnel des usines, le conseil municipal assistèrent à la cérémonie. »

Abdelkader Ben El Haouri Ben Ali et Mohamed Ben Ahmed sont enterrés dans le cimetière communal du Cheylas.
Ils obtinrent l’un et l’autre la mention "Mort pour la France".
Une stèle fut érigée sur le lieu des exécutions.


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 452 — Site internet du Cheylas — État civil

Jean-Luc Marquer

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