Né le 1er janvier 1918 à Toulon (Var), sommairement exécuté le 23 juillet 1944 au Gua (Isère) ; avocat, commissaire instructeur des Scouts de France ; résistant de l’Organisation de Résistance de l’Armée, puis de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Jean FOILLARD
Jean FOILLARD
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Jean, Marie, Louis Foillard était le fils d’Henri, Marcel, capitaine de corvette, et de Marie Cotte, son épouse.
Son père mourut le 18 décembre 1918 lorsque son bateau sauta sur une mine au large d’Izmir (Turquie).
La famille s’installa à Lyon (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon) et il entra chez les Scouts de France dès 1927.
Cet engagement ainsi qu’une foi profonde furent des éléments primordiaux de sa vie.
Jean Foillard fit ses études chez les jésuites, puis au lycée du Parc à Lyon 6e arr. puis après son baccalauréat, à la faculté de droit.
En 1939-1940 il est de la dernière promotion d’élèves officiers de réserve et est affecté au 6ème BCA à Grenoble (Isère) avec le grade d’aspirant.
Cadre aux Chantiers de Jeunesse n°10 "La Grande Chartreuse" (groupe n°2 à Chartroussette) jusqu’au 6 mai 1941, ses carnets montrent qu’il restait critique sur les échecs du Maréchal Pétain.
Licencié en Droit en 1943, il devint avocat à la cour d’appel de Lyon.
Parallèlement, il ne cessa de s’élever dans la hiérarchie du mouvement scout et publia un ouvrage : Les Scouts de France. Entreprises de clans, Lyon, Editions des Scouts de France, 1943.
Dès juillet 1943, il entra à l’O.R.A. (Organisation de résistance de l’Armée).
Il rejoignit le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère le 9 juin 1944. Adjoint du Commandant Durieux, il coordonnait les éléments chargés de la défense de Corrençon (aujourd’hui Corrençon-en-Vercors, Isère).
Le 22 juillet 1944, au Pas de l’Âne, Jean Foillard, qui cherchait à rejoindre son groupe parti au Pas de la Balme, rejoignit Léon Jail et le capitaine Volume (Adrien Conus). Ces derniers chargés d’une mission de liaison devaient rejoindre qui le Grésivaudan, qui l’Oisans.
Après avoir passé quelques heures dans une cabane de bergers, les trois hommes décidèrent de gagner la vallée du Drac.
Au bénéfice de la nuit et du brouillard, ils parvinrent à éviter des patrouilles de soldats allemands mais peu après 10 heures du matin, alors qu’ils approchaient de Saint-Guillaume (Isère), ils furent faits prisonniers au pont de la Gresse.
Remis à la police allemande, ils furent brutalement interrogés plusieurs heures durant dans une ferme du Genevrey à Vif (Isère).
Vers 21 heures, les trois officiers et trois jeunes maquisards qui avaient été également arrêtés à Saint Guillaume furent conduits au lieu-dit Revolleyre sur la commune du Gua (Isère), près d’une ancienne cimenterie.
Léon Jail proposa alors à ses camarades de prier quelques instants, ce qu’ils firent sous les rires des soldats allemands. Puis on les fit monter le long d’un ruisseau vers un lieu surplombant l’usine. Jean Foillard et un des jeunes maquisards furent d’abord exécutés, agenouillés, de dos, à coup de mitraillettes et de pistolets, puis vint le tour de Léon Jail et d’un autre jeune, exécutés de la même façon.
Quand vint son tour, Adrien Conus décida de tenter le tout pour le tout et d’essayer de s’échapper, ce qu’il parvint à faire.
Le 10 août 1944, « Dans la Combe qui domine l’usine à ciment, vers le centre » , disent les actes de décès, deux cadavres furent retrouvés.
L’un des actes de décès rédigé le 12 août 1944 contient les indications suivantes : « Individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à quinze jours environ. Le signalement est le suivant : Béret alpin, chemise kakie de l’armée, chandail bleu marine, dentition très bonne, culottes velours poches fermeture éclair, imperméable beige avec ceinture, chaussures modèle 40 presque neuves sauf le talon assez usé, ceinture de cuir ordinaire, médaille Saint-Christophe, clé de voiture, trousseau de clefs, pipe ».
La date du décès fut fixée au 26 juillet 1944, puis rectifiée et fixée au 23 juillet 1944.
Le corps fut enterré sous le n°12 au cimetière de Saint-Barthélémy-du-Gua, commune du Gua et fut identifié le 22 septembre 1944 par sa mère comme étant celui de Jean Foillard.
Il est désormais enterré dans le cimetière communal de Belmont-Luthézieu, Valromey-sur-Seran, (Ain).
Jean Foillard obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Il fut décoré de la croix de Guerre avec étoile d’argent et de la Médaille de la résistance à titre posthume.
Son nom figure sur le monument commémoratif érigé au lieu-dit Revolleyre, commune du Gua, sur la plaque commémorative des élèves du lycée du Parc morts pour la France 1939-1945 à Lyon VIe Arr., sur la plaque commémorative apposée dans l’enceinte du palais de justice, Lyon Ve Arr. et sur le monument commémoratif de la Résistance de Belmont, à Valromey-sur-Seran


Voir : Le Gua
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 185330 (nc). — SHD Vincennes GR 16 P 226940 (nc) ; GR 19 P 38/16, p. 54. — Arch. Dép. Isère, Mémorial de l’oppression, 2 MI 2233, transmis par B. Tixier, Association "Histoire et patrimoine du Gua". — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Geneanet. — https://fr.scoutwiki.org/Jean_Foillard — État civil.

Jean-Luc Marquer

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