Le 2 mai 1944, dans cette commune située à mi-chemin de Montauban et de Cahors, au cours d’une opération de représailles suite à une action du maquis, des SS de la 2ème SS Panzerdivision Das Reich tuèrent cinq personnes, résistants et civils, et ils en déportèrent seize.

Stèles commémoratives en hommage aux victimes du 2 mai 1944
Stèles commémoratives en hommage aux victimes du 2 mai 1944
Retirée du front russe après y avoir été durement éprouvée, la 2e SS Panzerdivision Das Reich fut envoyée en France pour reconstituer ses forces en vue de son intervention dans l’hexagone, contre les maquis dans un premier temps, et en prévision d’un débarquement allié. Placée désormais sous le commandement du général Heinz Lammerding, elle cantonna dans le sud-ouest de la France, d’abord dans la région bordelaise en février 1944, puis à partir d’avril dans les départements de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Elle fut rééquipée et elle incorpora de nouvelles recrues parmi lesquelles des Alsaciens enrôlés de force ou volontaires. Encadrées par des vétérans du front de l’Est accoutumés à une guerre d’extermination, ces recrues durent s’aguerrir au combat dans la lutte contre les maquisards, actifs dans tout le sud-ouest, opérations de répression au cours desquelles de nombreux civils furent massacrés.
La commune de Montpezat-de-Quercy abritait un campement de maquisards au bois des Garennettes. Les SS leur attribuèrent le sabotage de la voie ferrée Toulouse-Paris dans le tunnel de Viandes dans la nuit du 29 au 30 avril 1944 et intervinrent le 2 mai pour mener des représailles et anéantir ce maquis. C’est un détachement du 1er bataillon du 2e régiment blindé de la Das Reich stationné à Caussade (Tarn-et-Garonne) et dirigé par le commandant Tesch qui fut chargé de l’opération. Le 2 mai vers 2h du matin, les SS se dirigèrent vers les Garennettes, entre la ferme Verdier et la ferme Crantelle.
La sentinelle, Guy Pierlot, âgé de 20 ans, tira un coup de feu pour donner l’alerte, et permit à ses camarades de se disperser à temps. Pierlot se réfugia dans la ferme Crantelle où il fut abattu ; la ferme fut incendiée et son corps jeté dans le brasier. Marie-Louise Crantelle essaya de s’enfuir mais elle fut abattue. D’autres fermes furent pillées et brûlées. Douze hommes furent arrêtés et seront déportés, sans retour pour cinq d’entre eux.
Vers 9h30, la colonne investit le bourg. Des fermes situées à la périphérie furent également incendiées. Bien renseignés, les SS arrêtèrent Marie-Antoinette Orcival, âgée de 34 ans, résistante depuis mars 1944 ; elle fut déportée à Ravensbrück et périt le 19 juin 1945 à Hambourg, quelques jours après sa libération. Ils arrêtèrent également le coiffeur Clotaire Négrier, accusé d’avoir rasé les maquisards, ainsi que le mécanicien Eugène Dupuy et le cultivateur Salvador Benjamin soupçonnés d’avoir ravitaillé le maquis ; Delpech et Dupuy ne reviendront pas.
Les Allemands quittèrent le bourg vers 17h avec leurs prisonniers et des otages (lesquels seront libérés), mais ils étaient de retour dans la soirée, vers 20h, ayant peut-être obtenu des renseignements supplémentaires. La population fut rassemblée sur la place centrale. Le curé, un Lorrain du nom de Schaff, fut mis en joue et interrogé sur un hypothétique dépôt d’armes, puis relâché. Des bâtiments furent pillés et incendiés. Un vannier assigné à résidence dans la commune, Charles Rathbeger, et sa petite-fille âgée de 2 ans, Lucette Barthe furent jetés dans le brasier, ainsi que Jean Costes dit Gabriel, un habitant de Lapenche, un village voisin.
Les noms des victimes (sauf un), résistants et civils, abattus, brûlés et déportées, sont inscrits sur deux monuments commémoratifs.


Morts à Montpezat-de-Quercy le 2 mai 1944
BARTHE Lucette
COSTES Jean dit Gabriel
CRANTELLE Marie Louise, née ASTORG
PIERLOT Guy
RATHBEGER Charles


Morts en déportation
CRANTELLE Albert
PETIT Jean-Pierre
ROSSETTI Pierre
RUAMPS Henri
VALÈS Germain
Sources

SOURCES : Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 70-72, p. 505.]. — MémorialGenWeb.

Iconographie
MémorialGenWeb

Dominique Tantin

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