Né le 21 mai 1924 à Saint-Maurice (Seine, Val-de-Marne), exécuté sommairement le 20 août 1944 au fort de Romainville (Les Lilas, Seine, Seine-Saint-Denis) ; résistant FFI de Seine-et-Marne.

Roland Gaudin était le fils de Lucien Godaint, né le 28 août 1900 à Pont-Carré (Seine-et-Marne). Avec son père, il participait au groupe de résistance FFI de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) sous les ordres du chef de groupe le lieutenant Pierre .
Le 19 août 1944, alors que son groupe de résistants partaient pour enlever des motos dans un garage allemand en gare de Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), ils furent arrêtés à un passage à niveau de Champigny-sur-Marne, par une patrouille allemande qui trouva des armes dans leur voiture. L’un des leurs, Pierre Lécuyer réussit à s’enfuir et ensuite témoigna.
Onze personnes, dont une femme Marie Benoit et son fils André Benoit de Saint-Maur-des-Fossés, commune limitrophe, furent emmenés avec eux en camion au Fort de Nogent-sur-Marne puis au Fort de Romainville.
Roland Gaudin y a été fusillé le 20 août 1944 avec les dix victimes de la répression arrêtées à Champigny. Ils ont été inhumé dans le cimetière des Lilas.
Son nom est écrit sur le livre Les oubliés de Romainville aux côtés des dix prisonniers exécutés le même jour par des « Géorgiens », Osttruppen, troupes auxiliaires de la Wehrmacht commandés par le général Vlassov, alors que la garnison allemande avait quitté la veille le fort de Romainville.
Ce sont les dernières victimes de l’Occupation du Fort de Romainville ; le lendemain les résistants des Lilas découvrirent les corps.
Le 27 août 1944, l’officier d’état civil des Lilas écrivit sur l’acte de décès le signalement d’une personne inconnue de sexe masculin.
Les photographies des suppliciés publiées dans la presse redevenue libre provoquèrent une forte émotion. Les équipes du Comité de libération du cinéma français (CLCF) filmèrent le 21 août, les images projetées dans les salles parisiennes quelques semaines plus tard marquèrent fortement les esprits.
Roland Godaint a été reconnu « Mort pour la France », homologué interné résistant et FFI, et médaillé de la résistance par décret du 14 mars 1959, parution au JORF du 21 mars 1959. Son père a été reconnu résistant du Front national homologué RIF résistance intérieure française.
A l’été 1945, l’exposition au Grand-Palais à Paris, « Crimes hitlériens » présenta également ce crime de guerre.
Fort de Romainville (Les Lilas, Seine-Saint-Denis) 20 août 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, 21P 616338 (nc) SHD Vincennes, GR 16P 260462 (nc), dossier Lucien Godaint GR 16P 260461 (nc). dossier Pierre Crayon : GR 16P 105850. — Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, Un camp allemand en France (1940-1944), p. 131-132, Tallandier, 2005. — [https://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/larmee-vlassov-aux-lilas].

Annie Pennetier

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