Né le 3 juin 1917 à Bordeaux (Gironde), exécuté sommairement le 20 août 1944 au fort de Romainville (Les Lilas, Seine, Seine-Saint-Denis) ; mécanicien d’aviation ; résistant FFI de Seine-et-Marne.

Pierre Gourdon était le fils de Jean Edgard Gourdon et de Marie Antoinette Baron. Marié à Suzanne Henriette Ménart, le couple était domicilié 12 rue de Paris à Clichy-sur-Seine (Seine). Il travaillait comme mécanicien d’aviation.
Il participait au groupe de résistance FFI de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) sous les ordres du chef de groupe le lieutenant Pierre .
Le 19 août 1944, alors que son groupe de résistants partaient pour enlever des motos dans un garage allemand en gare de Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), ils furent arrêtés à un passage à niveau de Champigny-sur-Marne, par une patrouille allemande qui trouva des armes dans leur voiture. L’un des leurs, Pierre Lécuyer réussit à s’enfuir et ensuite témoigna.
Onze personnes, dont une femme Marie Jeanne Benoit et son fils André Benoit qui hébergeaient des résistants parisiens dans leur hôtel situé à proximité, furent emmenés avec eux en camion au Fort de Nogent-sur-Marne puis le lendemain au Fort de Romainville.
Pierre Gourdon y a été mitraillé le 20 août 1944 avec les dix victimes de la répression arrêtées à Champigny.
Le signalement établit le 22 août , transcrit le 27 août sur son acte de décès est : « vingt-cinq ans environ, sexe masculin, cheveux châtain clair, légèrement clairsemés, entièrement rasé, yeux marron clair, taille moyenne, corpulence mince, visage allongé, teint mat, vêtu d’une veste bleu marine rayée blanc, tricot rayé bleu et blanc, pantalon en toile kaki, chaussures jaunes, basses à lacets, chaussettes grises , ceinture en cuir avec boucle métal blanc. »
Il a été inhumé dans le carré de corps restitués du cimetière communal des Lilas.
Identifié par ordonnance du Tribunal civil de la Seine le 2 mars 1945, transcrite le 20 mai 1945, Pierre Gourdon a été reconnu Mort pour la France le 4 avril 1947.
Son nom est gravé sur la plaque commémorative 1939-1945 apposée dans la mairie des Lilas.
Son nom est également écrit sur le livre Les oubliés de Romainville aux côtés des dix prisonniers exécutés le même jour par des « Géorgiens », Osttruppen, troupes auxiliaires de la Wehrmacht commandés par le général Vlassov, alors que la garnison allemande avait quitté la veille le fort de Romainville.
Ce sont les dernières victimes de l’Occupation du Fort de Romainville. Les photographies des suppliciés publiées dans la presse redevenue libre provoquèrent une forte émotion. Les équipes du Comité de libération du cinéma français (CLCF) filmèrent le 21 août, les images projetées dans les salles parisiennes quelques semaines plus tard marquèrent fortement les esprits. A l’été 1945, l’exposition au Grand-Palais à Paris, « Crimes hitlériens » présenta également ce crime de guerre.
Fort de Romainville (Les Lilas, Seine-Saint-Denis) 20 août 1944
Sources

SOURCES : SHD dossier Pierre Carayon. — Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, Un camp allemand en France (1940-1944), p. 131-132, Tallandier, 2005. — [https://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/larmee-vlassov-aux-lilas].— État civil, Les Lilas, acte 129, 1944.

Annie Pennetier

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