Né le 4 mars 1917 à Tours (Indre-et-Loire), mort en action le 17 août 1944 à Savigny-l’Evescault (Vienne) ; manœuvre ; résistant, maquis AS de la Vienne (groupe Crespin – Le Caïd).

Gérard Bary était le fils d’Albert, Joseph Bary (né le 19 juin 1888 à Tours, Indre-et-Loire) charron et d’Artémise, Octavie Thibault (née le7 juin 1892 à Rilly-sur-Vienne, Indre-et-Loire) couturière, domiciliés tous deux 1, rue de la Tête noire à Tours. Ses parents s’étaient mariés le 4 novembre 1911 à Rilly-sur-Vienne. Son père fut mobilisé le 3 août 1914 dans le service automobile du 9ème escadron du Train. Il fut grièvement blessé en novembre 1916 par l’explosion d’une grenade et perdit définitivement l’œil gauche. Démobilisé le 22 mars 1919, il fut reconnu comme invalide, pensionné à 65%. Gérard Bary fut sans doute pour cette raison, adopté par la Nation sur décision du Tribunal de Tours du 13 février 1925. Il se maria avec Désirée, Fernande, Irène Lamy (née le 27 juin 1918 à Chapelle-Viviers, Vienne). Une première fille, Liliane naquit le 11 septembre 1938 à Montmorillon, Vienne ; elle fut élevée par ses grands-parents Adolphe et Marie, Germaine Lamy (née Martin) qui demeuraient à Chapelle Viviers au lieu-dit Gremont. Après le mariage officiel de ses parents à Tours le 31 octobre 1942 une seconde fille, Annick, naquit en décembre 1942 à Tours. Enfin une troisième fille Jeanine, naquit le 23 juin 1944 à Saint-Pierre-les-Églises, commune limitrophe de Chauvigny dans le département de la Vienne (et aujourd’hui intégrée à Chauvigny). Gérard Bary et sa famille semblent donc résider à Chauvigny au début de l’été 1944.
Il s’engagea, à l’été 44, dans la Résistance, rejoignant un maquis de l’Armée Secrète (AS) de l’est du département de la Vienne. Le groupement « Le Chouan » de l’A.S, connut après le 6 juin 1944 une forte croissance de ses effectifs et créa par division de ceux-ci, en juillet 1944, un nouveau maquis : « Crespin – Le Caïd » dont fit partie Gérard Bary. En effet à partir de la mi-juillet, une section du maquis Le Chouan, dirigée par Pierre Ribreau alias "Le Caïd", s’installa à Chapelle Viviers près de Grémont où résidaient les beaux-parents de Gérard Bary. Cette section devint un maquis autonome fin juillet - début août, sous le nom de groupe "Crespin - Le Caïd". Le nom "Crespin" fut imposé par l’état-major FFI de la Vienne, le commandant Chêne alias "Bernard", en mémoire de Marcel CRESPIN, chef du groupe Masier, mort au combat à Lussac le 25 juillet 1944, et Pierre Ribreau souhaita garder son pseudonyme "Le Caïd". C’est donc très probablement durant cette période que Gérard Bary rejoignit ce maquis.
Le 14 août 1944 alors que les premiers signes d’un départ imminent des troupes allemandes et de leurs collaborateurs se précisaient, les maquis de la Vienne sur ordre du commandement départemental des FFI vinrent s’établir en périphérie de la ville de Poitiers, la Libération de Poitiers semblant proche. Les maquis du groupement Le Chouan de l’Armée Secrète s’installèrent dans les communes périphériques de Poitiers, à l’est de la ville. Des éléments du maquis Crespin- Le Caïd furent placés dans une position exposée à Savigny-l’Evescault. L’axe routier vers l’est de Poitiers étant stratégique pour le repli des troupes allemandes vers l’est de la France, celles-ci lancèrent le 17 août toute une série d’opérations pour dégager les sorties est de la ville. Des combats opposèrent sur la commune de Savigny-l’Evescaut (Vienne) à proximité de la RN 147, les forces allemandes au groupe Crespin-Le Caïd (AS). Sous la violence de l’attaque allemande, et rapidement submergé, le petit groupe auquel appartenait Gérard Bary tenta de se replier vers la commune de Tercé proche mais il fut tué dans le combat en même temps que deux camarades Pierre Bernanose et Jean Claude Lévy. Son corps, atteint d’une balle au front, fut retrouvé sur la route de Tercé à 200 mètres à l’est du carrefour de Chateaumerle.
Il obtint la mention Mort pour la France. Son nom est inscrit (orthographié Barry L.) sur un monument dressé à la sortie de Savigny-l’Evescault, vers Tercé, à la mémoire de quatre combattants du maquis Crespin – Le Caïd tués au combat.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire et Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 14978 (à consulter) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) AS Maquis Le Caïd GR 19 P 86/17 — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 — Renseignements Christian Richard VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation) — Geneviève Bouhet et Anne Venisse Savigny-l’Evescault sous l’occupation ED. BM Savigny-L’Evescault — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil Savigny-l’Evescault, registre des décès 1944.

Michel Thébault

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