Né le 27 juillet 1899 à La Chapelle-Blanche (Indre-et-Loire), massacré le 20 août 1944 à Manthelan (Indre-et-Loire) ; ravaleur puis ouvrier agricole ; victime civile.

Fernand Lusseault était le fils de Jean Baptiste Lusseault âgé de 49 ans à sa naissance, sabotier, et de Lucie Moreau âgée de 41 ans. Mobilisé en avril 1918 il participa aux combats de la fin de la première guerre mondiale, incorporé dans le 114ème Régiment d’Infanterie. Promu caporal en mai 1919, il participa ensuite à la campagne d’Orient de septembre 1919 à février 1921 avant d’être démobilisé le 30 mars 1921. Il se maria le 6 août 1921 à Bossée (Indre-et-Loire) avec Albertine, Clémence, Louis Manceau. Le couple s’installa à Tours (Indre-et-Loire) où Fernand Lusseault exerça la profession de ravaleur.
En 1944, il vint se cacher à Manthelan pour échapper au STO (Service du Travail Obligatoire) et devint ouvrier agricole chez Émile Guidoux, fermier exploitant de Kerleroulx, un lieu-dit de la commune de Manthelan. Selon le témoignage de M. Guidoux : « Monsieur Lusseault était venu se cacher chez moi, jugeant qu’il y avait assez de son garçon qui était déporté pour le S.T.O. M. Lusseault s’en allait en cachette tous les dimanches » (récit recueilli en mai 1947).
Le 16 août 1944, la ville de Loches (Indre-et-Loire) connut une première libération par l’action conjointe de plusieurs maquis locaux. Mais quatre jours plus tard, le 20 août, les troupes allemandes reprirent la ville, point stratégique sur leurs axes de retraite au sud de la Loire. De violents combats opposèrent alors les groupes de maquisards aux troupes allemandes à Loches et dans plusieurs communes voisines. Attaquant sur plusieurs itinéraires à la fois, les unités allemandes parvinrent à Manthelan, une commune située à quelques kilomètres à l’ouest de Loches. En arrivant à l’aube, vers 5 heures du matin, à la ferme de Kerleroulx, ils ouvrirent le feu sur les bâtiments arrêtant les trois hommes présents, Émile Guidoux et ses deux ouvriers agricoles Fernand Lusseault et Raymond Le Pautremat, accusés d’avoir tirés sur les soldats allemands. Conduits devant le château de Kerleroulx, à une quarantaine de mètres de la ferme, ils furent regroupés avec le garde forestier du lieu Prosper Douard. Des soldats les firent alors marcher devant eux, dans une allée à la lisière du bois. Après une soixantaine de mètres, ils ouvrirent le feu pour les abattre. Émile Guidoux touché de plusieurs balles, blessé, parvint cependant à s’enfuir et put ensuite grâce à l’aide de cultivateurs voisins échapper aux recherches allemandes.
Le nom de Fernand Lusseault est inscrit sur le monument aux morts de Manthelan et sur un monument commémoratif dressé sur la RD760 entre Loches et Manthelan. Une cérémonie commémorative a lieu chaque année, le troisième dimanche du mois d’août.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule) — site de la 1843ème Section des Médaillés Militaires, Loches - Nouâtre — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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