Né le 2 mai 1920 à Saint-Aigny (Indre), massacré le 29 août 1944 à Boussay (Indre-et-Loire) ; ouvrier agricole ; victime civile.

Simon Jacquet était le fils d’Eugène Jacquet (né le 29 août 1875 à Jouhet, Vienne), ouvrier agricole et de Marie Louise Varainne (née le 15 juillet 1880 à Saint-Aigny). Ses parents se marièrent le 28 décembre 1908 à Saint-Aigny ; son père était alors cultivateur avec ses parents au Blanc (Indre). Trois enfants naquirent au Blanc avant le premier conflit mondial, Marie Louise en 1909, Maurice en 1912 et Jeanne en 1914. Eugène Jacquet fut mobilisé le 6 août 1914 dans le 68ème Régiment d’Infanterie Territorial et ne revint que le 28 décembre 1918. Simon, leur dernier enfant naquit en mai 1920 à Saint-Aigny où la famille s’était installée en décembre 1918. Au recensement de 1921, la famille résidait au bourg et Eugène Jacquet était ouvrier agricole. La famille déménagea ensuite à Boussay, à peu de distance mais dans le département voisin de l’Indre-et-Loire. Au recensement de 1936 de cette commune, Simon Jacquet était, à 16 ans, domestique agricole vivant avec ses parents au lieu-dit La Ferme. A l’été 1944, célibataire, âgé de 24 ans, il travaillait toujours comme ouvrier agricole à Boussay.
Dans la deuxième quinzaine du mois d’août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel et les combats se multiplièrent dans le secteur, le long des axes menant vers l’est du département de la Vienne, l’Indre et l’Indre-et-Loire. L’évacuation vers l’est à partir du 26 août (Roger Picard op. cit) de la légion hindoue, et du groupement de marche du sud-ouest, qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster fut ponctuée de violences et d’exactions. Les 27 et 28 août des incidents se produisirent dans le secteur de La Roche-Posay (Vienne) mettant aux prises des éléments des maquis locaux et les troupes allemandes en retraite, et infligeant à ces dernières des pertes humaines. Le franchissement de la Creuse fut l’objet de violents combats, en particulier le passage du pont de Preuilly entre La Roche-Posay et Yzeures-sur-Creuse, au franchissement de la Gartempe et de la Creuse. Le 29 août, dans la commune de Boussay, limitrophe d’Yzeures-sur-Creuse, les soldats allemands prirent en otage pour couvrir leur retraite Simon Jacquet et le fusillèrent à l’angle de l’allée du château. Le registre des décès de la commune de Boussay enregistre à la suite de son acte ceux de six soldats allemands pour la plupart inconnus tués ce jour-là et les jours suivants.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Boussay, sur la plaque de l’église et sur la stèle commémorative dressée sur la RD 42, à l’angle de l’allée du château, avec l’inscription : « A la mémoire de Simon JACQUET fusillé comme otage civil par les allemands en retraite le 29 août 1944 à l’âge de 24 ans ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre et Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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