Né le 21 juillet 1924 à Dieulefit (Drôme), mort en action le 29 août 1944 à Bossay-sur-Claise (Indre-et-Loire) ; étudiant ; résistant BCRA et ORA brigade Charles Martel, maquis Carol.

Jacques Pistre était le fils de Marcel Pistre et de Marguerite Brunel. Etudiant parisien, il était domicilié à Neuilly-sur-Seine, 15 rue Angélique Verien. Il s’engagea dans la Résistance rejoignant un réseau de renseignements de la France Libre (BCRA), le réseau Vélite-Thermopyles fondé dès 1940 par trois enseignants de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, à Paris. Il rejoignit ensuite, vraisemblablement à l’été 44 dans le département de l’Indre un maquis de l’ORA. Le colonel Raymond Chomel, chef d’état-major de la 9e division militaire de l’Armée d’armistice, était passé au début de 1944 dans la clandestinité, sous le pseudonyme de Charles Martel. Début juin 1944 son unité clandestine, constituée en brigade, la brigade Charles Martel, fut prête à passer à l’action. Elle comprenait en particulier le maquis d’Epernon en Indre-et-Loire et le maquis Carol dans l’Indre, auquel Jacques Pistre appartint.
Le 13 août, à l’approche des troupes américaines, l’ORA déclara l’état de guérilla généralisée dans le sud du département d’Indre-et-Loire. Les harcèlements devinrent quotidiens sur les itinéraires suivis par les troupes allemandes. Le 19 août un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel et les combats se multiplièrent dans le secteur, le long des axes menant vers l’est du département de la Vienne, l’Indre et l’Indre-et-Loire. L’évacuation vers l’est à partir du 26 août (Roger Picard op. cit) de la légion hindoue, et du groupement de marche du sud-ouest, qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster fut ponctuée de violences et d’exactions. Les 27 et 28 août des incidents se produisirent dans le secteur de La Roche-Posay (Vienne) mettant aux prises des éléments des maquis locaux et les troupes allemandes en retraite, et infligeant à ces dernières des pertes humaines. Le franchissement de la Creuse fut l’objet de violents combats, en particulier le passage du pont de Preuilly entre La Roche-Posay et Yzeures-sur-Creuse, au franchissement de la Gartempe et de la Creuse. Le 29 août, à l’extrême sud du département d’Indre-et-Loire, à Bossay-sur-Claise, limitrophe d’Yzeures-sur-Creuse d’un côté et du département de l’Indre de l’autre, des éléments du maquis Carol attaquèrent les unités allemandes en retraite. Jacques Pistre fut tué dans le combat au lieu-dit Massuet, vers 13 heures avec deux camarades Roger Staub et Raymond Thomas.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué sergent-chef FFI. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative à la mémoire des morts des deux guerres mondiales à la mairie de Neuilly-sur Seine. Il figure aussi sur le monument commémoratif dressé à un carrefour sur la route de Bossay-sur-Claise à Tournon-Saint-Pierre.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil) — SHD Vincennes GR 16 P 480425 et SHD Caen AVCC AC 21 P 134851 (à consulter) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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