Né en 1911 au Caire (Égypte), massacré le 11 août 1944 à Grenoble (Isère) ; ingénieur ; victime civile

Né dans une famille juive d’Alexandrie (Égypte), Rafael (francisé en Raphaël) Gani était le fils de Hananel et de Regina Negrin. Ils avaient la nationalité grecque.
Il vint faire des études supérieures en France à l’École Centrale de Paris dont il sortit ingénieur en 1939.
Son statut de juif étranger étant particulièrement périlleux, il se réfugia à Villard-de-Lans (Isère) où il trouva un emploi de professeur au collège "Stella Matutina".
On ne sait pas quelles furent la date et les conditions de son arrestation.
Raphaël Gani fut sommairement exécuté dans la nuit du 10 au 11 août 1944 au Polygone d’artillerie de Grenoble en même temps que 22 autres personnes.
Son corps enfoui dans un cratère de bombe fut découvert le 26 août 1944, chemin des Buttes, à proximité du Polygone et placé dans le cercueil n° 19 A.
Le 29 août 1944, les bières numérotées contenant les dépouilles des victimes furent déposées dans deux fosses creusées au polygone, la fosse A ou 1, pour les victimes d’août, la fosse B ou 2 pour celles de juillet.
Raphaël Gani fut identifié par deux professeurs du collège "Stella Matutina", Mlle Hartmann et M. Breyton, qui se rendirent dans les locaux de la Croix-Rouge.
Toutefois, aucune identification officielle ne fut réalisée et aucun acte de décès ne fut établi à son nom.
C’est l’acte de décès n°381 du 23 mars 1945 établi pour l’inconnu 9 qui en tient lieu. Il porte les indications suivantes : « Le onze août mil neuf cent quarante quatre, est décédé au Polygone d’artillerie, un individu du sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie. Le signalement est le suivant : taille un mètre soixante dix, chemise blanche, blouson mastic, marque Vivos, ceinture cuir, souliers bas noirs et un mouchoir. »
Le 4 octobre 1944, le corps fut exhumé pour identification visuelle par Mlle Hartmann, puis réinhumé.
Le 12 janvier 1945, la dépouille de Raphaël Gani fut exhumée pour être enterrée au cimetière du Grand Sablon à la Tronche (Isère) dans une concession pour 15 ans.
L’association des Anciens Élèves des Arts et Manufactures (École Centrale de Paris), représentée par M. Bouvier-Carrière, prit à sa charge les frais d’obsèques.
Ses restes reposent désormais dans l’ossuaire général du cimetière intercommunal du Grand-Sablon à La-Tronche (Isère).
Son nom figure sur le monument aux morts de Villard-de-Lans (colonne Résidents), sur une des plaques commémoratives de l’École centrale des Arts et Métiers conservées au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris (IIIe. arr.) et sur la liste des Morts pour la France de l’École Centrale de Paris, parue dans l’Annuaire 2011 de l’Association des Centraliens.
Le Mémorial de Yad Vashem le recense parmi les victimes de la Shoah.


Voir : Grenoble, charniers du Polygone


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 406 et 541 — Arch. Mun. Grenoble, 4H69 — Mémorial GenWeb — https://www.gescimenet.comYad Vashem

Jean-Luc Marquer

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