Né le 6 juin 1913 à Rivèrenert (Ariège), mort le 20 août 1944 à Saint-Girons (Ariège) ; manoeuvre à Saint-Girons (Ariège) ; victime civile de la Libération de Saint-Girons

Jean Dupont (1913-1944)
Delpla, op. cit., 2019, p. 211
Fils de Cyprien Dupont, cultivateur, âgé de quarante-six ans en 1913, décédé en 1944 et de Françoise Cavé, âgée de trente-huit ans en 1913, Jean Dupont était né à Sanjou, commune de Rivèrenert, un village montagnard du massif pré-pyrénéen de l’Arize. Claude Delpla l’a fait naître par erreur à Saint-Girons (Ariège) où il habitait en 1944 avec sa mère (âgée de soixante-cinq ans en 1944), 21 avenue Léon Bernière.
L’acte de décès de Jean Dupont indique qu’il mourut le 20 août 1944 à dix heures à son domicile. Toutefois, les renseignements recueillis par Claude Delpla ainsi que les témoignages du maquisard (FTPF) Hubert Lagarde, publiés en 2008 et 2019 relatent précisément les circonstances de sa mort, dans la soirée du 20 août, lorsque la Légion du Turkestan pénétra dans Saint-Girons. En effet, il fut tué pendant la nuit du 20 au 21 août 1944 avec d’autres civils saint-gironnais. L’affrontement entre maquisards et forces allemandes faisait rage. Jean Dupont avait ramassé des douilles de balles lorsqu’il fut tué par un Allemand (ou un Turkestanais) d’un coup de revolver dans la nuque. Son corps fut amené au pont sur le Lez, affluent du Salat, la principale rivière qui arrose Saint-Girons. Il fut ensuite jeté dans ce cours d’eau.
Le 1er bataillon de la Légion du Turkestan, encadré par des officiers allemands, venait du Comminges (Haute-Garonne) où ses hommes étaient en garnison. Ils se repliaient vers l’est, en direction de la vallée du Rhône, après avoir abandonné leurs cantonnement à Saint-Gaudens ou Mazères (Haute-Garonne), exécutant l’ordre de l’état-major du groupe d’armée G qui avait ordonné ce repli à la suite du débarquement allié en Provence, le 15 août 1944. Le 20 août, les résistants du Couserans — maquis de la Crouzette avec les FTPF (2e compagnie de l’Ariège) et les guérilleros de l’AGE (3e bataillon de la brigade de l’Ariège) — avaient pénétré dans Saint-Girons et avaient, une première fois, libéré la ville. La légion du Turkestan entra dans Saint-Girons par le pont sur le Lez après 19 heures. Ses hommes terrorisèrent nuitamment la population, pillant, saccageant, violant avant de quitter Saint-Girons et de poursuivre leur route vers l’est, vers Rimont et Castelnau-Durban où leur progression sanglante fut arrêtée par les maquis ariégeois le 22 août 1944.
L’état civil fait cependant foi et on ne peut que constater qu’il mourut à son domicile durant la première phase des affrontements entre Allemands et maquisards, le 20 août au matin. Il se peut , toutefois, que son corps extrait de son lit ait été ultérieurement, dans la soirée jeté dans le Lez comme l’ont relaté divers témoins mentionnés ci-dessus.
La mention "mort pour la France" lui fut attribuée le 8 août 1945 et transcrite en marge de son acte de décès le 22 mars 1947. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Girons.
Voir Saint-Girons (Ariège), victimes de la répression allemande et collaborationniste (fin mai-début juillet 1944) et des combats de la Libération, 20-21 août 1944
Sources

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 4 E 5843, état civil de Rivèrenert, acte de naissance de Jean Dupont ; 1 E 6468, état civil de Saint-Girons registre des décès, acte du décès de Jean Dupont ; 64 J 23, fonds Claude Delpla, listes manuscrites et fiches individuelles manuscrites. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [p. 211]. — « Saint-Girons. Hubert Lagarde raconte la libération de la ville », La Dépêche, 27 août 2009. — « Saint-Girons. Hubert Lagarde se souvient du 20 août 1944 », La Dépêche, 20 août 2018. — Site MemorialGenWeb consulté le 17 novembre 2020.

André Balent

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