Né le 24 novembre 1898 à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais), fusillé comme otage le 26 septembre 1941 à Lille (Nord) ; cheminot puis mineur ; syndicaliste et communiste.

Louis Dussart descendit à la mine dès l’âge de treize ans comme galibot et s’inscrivit très tôt au syndicat des mineurs et au Parti socialiste SFIO. Il rejoignit les rangs du Parti communiste lors de la scission de 1921. Il était alors cheminot à la Compagnie du Nord. En 1922, Dussart fondait le syndicat CGTU des cheminots de Pont-à-Vendin, ce qui entraîna peu après son licenciement. Il reprit alors son premier métier mais subit de multiples congédiements du fait de son action syndicale. Il travailla successivement aux mines de Liévin, à celles de Courrières, à la « Parisienne » de Drocourt puis aux mines de Bruay. Membre du comité du rayon communiste dès sa création en 1924 et membre de la commission coopérative, il assura le secrétariat de plusieurs cellules du PCF (Avion, Sallaumines) et des sections de mineurs unitaires des puits dans lesquels il travaillait.
Arrêté pendant quelques semaines à la fin de l’année 1939 pour être resté fidèle au PCF après la conclusion du Pacte germano-soviétique, Louis Dussart fut relâché afin d’être mobilisé. Après la débâcle de 1940, il revint dans le bassin minier du Pas-de-Calais et joua un rôle actif lors de la grande grève de mai-juin 1941. Membre de la CGT et du PCF clandestins, il fut arrêté dans ce cadre par la police française le 2 juin 1941 à Bruay-en-Artois et détenu à la prison de Béthune, avant d’être remis à la Gestapo. Interné à la caserne Négrier, à Lille, il fut peut-être transféré à Huy (Belgique). Louis Dussart a été fusillé comme otage, en représailles à un vol d’explosifs qui eut lieu dans la nuit du 22 au 23 septembre 1941, attribué à des « bandits armés – certainement des communistes ». Des attentats furent commis contre des trains de transport militaires et des trains français, dans le courant de la nuit suivante ainsi que dans la journée du 25 septembre.
Le lendemain, Niehoff, commandant militaire pour la Belgique et le nord de la France, ordonna l’exécution de vingt otages à la citadelle de Lille, « militants communistes particulièrement actifs » : Victor Bancel, Louis Blondeau, Arthur Brunet, François Coupez, Florentin Debruille, Edmond Devos, Jules Domisse, Floris Durez, Louis Dussart, Arthur Loucheux, Lucien Moreau, Léon Petitjean, Jules Roch, Fernand Turbant, Kléber Verrier, Florimond Dapvril, Albert Foucart, Adolphe Gaspard, Alexis Walquant, Rodolphe Langlemez. Ces cinq derniers se seraient suicidés par pendaison dans leur cellule.
En septembre 2012, une plaque fut apposée sur les lieux en hommage aux cinq fusillés du 15 septembre (Albert Deberdt, Louis Doisy, Joseph Noël, Henri Ployard* et Hugo Zajak) et aux vingt du 26 septembre 1941.
Marié, il était père de trois enfants (ou un enfant selon les sources).
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Nat. F7/13107. – Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5098. – Liberté, 13 décembre 1944. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit., p. 264. – Site Internet du ministère de la Culture. – Plaque commémorative, citadelle de Lille.

Yves Le Maner, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot

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