Né le 17 mars 1912 à Tomaszow-Mazowiech (Pologne), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ingénieur chimiste ; militant communiste et syndicaliste ; résistant.

Natan Dyskin
Natan Dyskin
Fils d’un comptable, Natan Dyskin fréquenta le lycée en Pologne, obtint le baccalauréat, et adhéra à un cercle de lycéens progressistes. Il se vit refuser l’accès à l’université en raison de règlements discriminatoires envers les juifs. Avec ses parents, il arriva en France en 1930, où il fut admis à l’Institut de chimie d’où il sortit avec le diplôme d’ingénieur chimiste. Il exerça sa profession, adhéra au syndicat et au Parti communiste. Il demeurait 7 rue du Cherche-Midi, à Paris (VIe arr.). Il épousa Salomea Sochaczawska, et le couple eut un enfant en 1940.
Pendant la guerre, il mit ses compétences professionnelles au service des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) en préparant des explosifs pour la fabrication de bombes. Le 25 avril 1942, Saül Bot dit Salek, violoniste, élève du conservatoire, et Hersch Zimmerman, ancien combattant d’Espagne, fabriquèrent une bombe dans un logement au 7e étage du 49 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris (Ve arr.) en vue d’un attentat le 1er mai. Une erreur de manipulation provoqua une explosion et Saül Bot fut déchiqueté, tandis que Hersch Zimmerman mourut de ses blessures. La police identifia l’amie de Saül Bot, Macha Lew, militante du travail antiallemand. Elle fut appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède (Ve arr.). La police tendit une souricière qui permit d’appréhender neuf militants communistes entre le 26 et le 30 avril. Les policiers arrêtèrent Natan Dyskin le 27, mais la perquisition à son domicile fut infructueuse. Il déclara avec aplomb qu’il n’avait « jamais adhéré à aucun parti ni en Pologne ni en France » et qu’il ne connaissait pas « les agissements » de Macha Lew. « Je n’ai jamais pensé qu’elle pouvait se livrer à [de] la propagande communiste. »
Natan Dyskin fut incarcéré à La Santé, puis transféré à Romainville sur ordre du commando spécial pour crimes capitaux de la GFP (Geheimfeldpolizei). Fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, incinéré, il fut inhumé au Père-Lachaise le 29 août.
Le site des fusillés du Mont-Valérien comme les rapports de la préfecture de police donnent le 27 mars comme date de naissance.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., carton 12, 77W 287. – DAVCC, Caen, otage B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1989. – Boris Holban, Testament. Après 45 ans de silence, le chef militaire des FTP-MOI de Paris parle..., Calmann-Lévy, 1989. – Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Denoël, 1986. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – David Diamant, Les Juifs dans la résistance française 1940-1944, Le Pavillon, Roger Maria éditeur, 1971. – Site Internet des fusillés du Mont-Valérien. – Site Internet CDJC.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 177

Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

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