Né le 13 avril 1924 à Lyon, 2e arr. (Rhône), tué le 9 février 1945 à Bene Vagienna, province de Cuneo, Piémont (Italie) ; tourneur ; maquisard Franc-tireur et partisan (FTP) dans le Vercors et maquisard en Italie.

Louis, André, Joseph Chabas était le fils de Noël, Delphin Chabas, employé de tramway, et de Juliette, Marie Bastien, son épouse.
La famille était domiciliée à Villeurbanne (Rhône), Métropole de Lyon).
Loulou Chabas avait rejoint l’un des camps du Vercors, fondés par Aimé Pupin, Eugène Chavant, Jean Veyrat, membres du mouvement Franc Tireur. Le groupe fut affecté par une série d’arrestations effectuée par policiers et carabiniers italiens commencée à Grenoble (Isère) en mars et prolongée jusqu’en mai à Villard-de-Lans (Isère). Au total, dix-sept résistants dont Louis Chabas furent arrêtés et passèrent en jugement devant le tribunal de la IVe Armée à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), le 13 juillet 1943. Les condamnations s’échelonnèrent de huit à deux de prison. Condamné à deux ans de prison, Chabas fut conduit à Cuneo pour être emprisonné non loin de là, à Fossano (Piémont). Une grande partie des prisonniers s’en évadèrent le 11 septembre 1943, trois jours après la capitulation de l’Italie, la garnison militaire s’étant débandée et leurs gardiens, non armés, ne leur opposant aucune résistance.
Alors que la plupart des évadés tâchaient de revenir en France, Chabas fit partie des quelques prisonniers qui rejoignirent les partisans italiens dans les Langhe (province de Cuneo), après avoir été cachés par des paysans italiens. Il partit fin décembre 1943 rejoindre le commandant Martini alias Mauri à Frabosa (province de Cuneo) avec Michel Fauquier, Aimé Pupin, Claude Lévy. Audacieux, ne reculant devant rien, doté d’un certain charisme, chef d’un petit groupe de partisans, il devint une sorte de « légende » du maquis. Il intégra d’abord un groupe autonome qui opérait dans le secteur de Monbarcaro (province de Cuneo), puis constitua sa squadra (équipe). Basé à Somano (province de Cuneo), relativement autonome par rapport aux unités de garibaldiens (communistes) et badogliens (monarchistes) comme Mauri qui se partageaient la région, circulant en traction avant ou en moto, il multiplia les coups de main comme celui que Michel Fauquier a relaté dans ses souvenirs (la capture de deux marins allemands à la gare de Monchiero, province de Cuneo). Parlant bien l’allemand, il affectionnait de porter l’uniforme de la Wehrmacht. Cette habitude lui fut fatale.
En attente à côté de sa voiture, il fut abattu à Bene Vagienna dans la nuit du 9 février par des partisans de Giustizia e Liberta qui, en dépit de ses cris, ont cru avoir affaire à un officier allemand. Il fut enterré le 10 à Monforte (province de Cuneo, Piémont), puis son corps fut transféré avec les honneurs à Dogliani (province de Cuneo, Piémont) au début mai 1945 par un détachement de badogliens. Ses obsèques furent un moment d’unité entre les formations partisanes rivales. Ses proches récupérèrent sa dépouille après guerre. D’après le site de l’ANPI (Association nationale des partisans italiens), il était le dernier survivant d’une famille juive exterminée par les nazis.
Il fut l’un des peu nombreux partisans français à être décoré par les Italiens qui lui remirent à titre posthume la médaille d’argent de la valeur militaire. Il fut décoré aussi de la Médaille de la Résistance, le 18 janvier 1968. La mention « Mort pour la France » lui avait été attribuée dès le 29 février 1945.
Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Villeurbanne (Rhône).
Sources

SOURCES : site mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 115693 et Caen AC 21 P 40715 (à consulter). — site internet anpi.it /Donne-e-Uomini della Resistenza (25 juillet 2010). —Michel Fauquier, Itinéraire d’un jeune résistant français (1942-1945), Paris, L’Harmattan, 2005, p. 202. — Panicacci Jean-Louis, L’Occupation italienne, Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 396. — État civil, acte de naissance n°1376.

Jean-Marie Guillon

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