Né le 12 décembre 1908 à Pousthomy (Aveyron), abattu en représailles le 1er août 1944 à Pousthomy (Aveyron) ; cultivateur ; victime civile.

Gabriel Caramel était le fils de Jacques Caramel, né le 7 août 1881 à Saint-Sever (Landes), cultivateur, et de Christine Savy, née en 1883 à Curvalle (Tarn), agricultrice. La famille Caramel s’installe à Pousthomy entre 1886 et 1891. En 1936, Gabriel Caramel habitait au lieu-dit Jumels, sur la commune de Pousthomy avec ses parents, sa grand-mère et la sœur de celle-ci, nées respectivement en 1856 et 1854 à Laval-Roquecezière (Aveyron), sa femme Marie Caramel, née Bernadou en 1913 à Pousthomy, sa grande tante, son frère, né en 1920 et sa sœur, née en 1923. Il était père d’une fille
L’exécution de Gabriel Caramel s’inscrit dans deux journées meurtrières pour les populations de Saint-Sernin-sur-Rance et de Pousthomy, deux localités très proches l’une de l’autre. En effet, la vieille, le 31 juillet 1944, un accrochage entre les maquisards de la 4215e compagnie, un groupe FTP, qui stationnait à proximité de Saint-Sernin-sur-Rance et une colonne allemande venant d’Albi, eut lieu sur la route principale. Les maquisards ayant décidé le jour même de quitter Saint-Sernin-sur-Rance pour les environs de Coupiac, commune située à quelques kilomètres au nord de Saint-Sernin-sur-Rance, rencontrèrent la colonne allemande en franchissant une route. Joseph Gomez *, mineur de Graissessac (Hérault), fut abattu lors du face-à-face. Les Allemands se replièrent ensuite à Saint-Sernin-sur-Rance. Là, ils fouillèrent les maisons du village : celle d’Antoine Roumégous fut incendiée et son propriétaire fut mortellement blessé par six coups de feu. Un détachement de la 4213e compagnie FTP, alerté par un agent de liaison, fit rebrousser chemin aux Allemands, selon le témoignage de l’instituteur Arnal. En partant de Saint-Sernin-sur-Rance, les Allemands emmenèrent une quarantaine d’otages civils, dont Antoine Bec, fusillé le lendemain à Miolles (Tarn). Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, un nouvel accrochage eut lieu en haut de la côte de Saint-Sernin-sur-Rance entre une patrouille du Corps franc de la Montagne Noire et des Allemands. Il y eut trois morts, côté maquisards, dont Ramade, le chef de section. Le lendemain, les Allemands se rendirent à la ferme de la famille Caramel, située au lieu-dit Jumels, tout près de Saint-Sernin-sur-Rance. Selon Christian Font et Henri Moizet, Auguste Jean fut aussi abattu. Les otages de la veille furent relâchés le même jour.
On sait, d’après un rapport rédigé le 10 novembre 1944 par le chef de la police militaire du secteur de Saint-Affrique, que le 1er août 1944, vers 8h du matin, une quarantaine de soldats allemands cernèrent la maison de Gabriel Caramel et de sa famille. Ils la fouillèrent et, ayant découvert une arme automatique, emmenèrent Gabriel Caramel à une vingtaine de mètres de sa maison où ils le fusillèrent devant sa femme. Ils brûlèrent ensuite sa maison ainsi que celle de son voisin, M. Bèze. Le même rapport évalue à 300 000 francs le montant des dégâts matériels.
Gabriel Caramel a obtenu la mention Mort pour la France. Son nom est inscrit sur le monument des résistants de Sainte-Radegonde (Aveyron).
Sources

SOURCES : Arch. dép. Aveyron, 4 E 195-12 (acte de naissance), 6 M 186 03-12 (recensements de la population de 1886 à 1936), 1493 W 170, 314 W 7 ¬— Christian Font et Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, CDDP Rodez – CDIHP Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, pp. 187-188 — Memorialgenweb.org, consulté le 9 février 202

Clotilde Bigot

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