Né le 2 mars 1922 à Villefagnan (Charente), massacré le 30 janvier 1945 à Sonnenburg, aujourd’hui Slonsk (Pologne) ; cheminot ; victime civile

Pierre Jutard était le fils d’Auguste, cultivateur et de Louise Flaud. Il était domicilié chez ses parents au village de Pailleroux, à Villefagnan. Il entra à la SNCF le 20 novembre 1939 à Ruffec (Charente) comme auxiliaire. Le 1er juillet 1941, il passa mineur facteur à l’essai puis fut nommé à la gare d’Iteuil (Vienne) le 11 avril 1942. Il fut nommé mineur facteur le 9 juillet puis facteur mixte confirmé le 2 mars 1943. Il fut ensuite détaché à la Deutsche Reichsbahn au titre du STO. Le 18 juin 1943, il quitta Poitiers pour rejoindre son affectation à la gare de Francfort-sur-l’Oder. Accusé de pillage ce wagon, il fut arrêté en août 1943 et incarcéré à la prison de Francfort-sur-l’Oder. Il fut ensuite transféré à la forteresse de Sonnenburg, probablement pour y purger une peine de travaux forcés.
A l’approche des troupes soviétiques, les 823 détenus de Sonnenburg dont Pierre Jutard furent abattus à la mitraillette par groupes de 10, dans la nuit du 30 au 31 janvier 1945 par un kommando de 20 SS et leurs corps furent ensuite incinérés au lance-flammes. Le 1er février des unités de la VIIIe armée soviétique découvrirent le massacre. Parmi les personnes massacrées, il y avait de nombreuses personnalités dont le commandant Léon Faye, chef militaire du réseau Alliance.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 22 juillet 1947 et son nom figure sur le monument aux morts, à Villefagnan (Charente).
Sources

SOURCES : Arnaud Boulligny dans le Mémorial Cheminots victimes de la répression 1940-1945 sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017 page 819.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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