Petite commune située sur le bord nord du massif du Vercors, surplombant la cuvette grenobloise, Saint-Nizier-du-Moucherotte fut le théâtre de la mort de deux membres d’un Groupe Franc grenoblois le 26 mars 1944, puis les 13 et 15 juin 1944 des premiers combats de reconquête du Vercors par l’armée allemande épaulée par des miliciens.

Le 26 mars 1944, plusieurs membres du Groupe Franc de Grenoble (Isère) prirent en chasse une automobile dans laquelle se trouvaient plusieurs officiers allemands.
Il est probable qu’ils voulaient venger la mort de Paul Gariboldy.
Arrivée à Saint-Nizier-du-Moucherotte, la voiture fut mitraillée par des soldats allemands qui abattirent Jean BOCQ et Henri TARZE.
Parallèlement au débarquement en Normandie, les plans d’action visant à retarder et à fixer les troupes allemandes furent déclenchés. Le massif du Vercors devint une citadelle sur laquelle flottait, visible depuis Grenoble, un immense drapeau français.
Le 10 juin 1944, les compagnies civiles commandées par Paul Brisac (Capitaine Belmont) et Jean Prévost (Capitaine Goderville) furent mises en position à Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère) pour défendre l’accès du plateau et observer les activités des troupes ennemies.
Le 13 juin 1944, l’état-major allemand lança un bataillon pour forcer le passage et, en cas de succès, pouvoir effectuer une première reconnaissance du dispositif du maquis.
Vers neuf heures, les maquisards furent prévenus de l’arrivée de 300 à 400 hommes venant à pied de Seyssins (Isère).
Faiblement armés, les maquisards eurent du mal à tenir la position. L’arrivée de la compagnie Chabal du 6ème B.C.A. fit tourner le combat en leur faveur et les troupes allemandes rebroussèrent chemin.
Au cours de ce premier combat pour la défense du Vercors, 11 résistants furent tués.
Le 15 juin 1944, à l’aube, après un tir d’artillerie lourde, les Allemands attaquèrent en force avec l’appui de leur aviation et l’aide de miliciens.
Le combat, par trop inégal, amena à un repli général quatre heures plus tard.
Saint-Nizier-du-Moucherotte fut incendié et les hameaux de Charvet, des Guillets, des Michallons, de la Rochetière, des Roux furent entièrement détruits après pillage.
Les soldats allemands mirent également le feu aux cercueils de sept victimes des combats.
Après le départ des Allemands le 17 juin 1944, la population civile qui avait fui devant l’avancée ennemie ne trouva plus guère que des ruines, 2/3 au moins des habitations ayant été détruites.
À Charvet, un des lieux de la bataille, fut érigée la nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte, aujourd’hui nécropole nationale.
La commune de Saint-Nizier-du-Moucherotte fut décorée de la médaille de la Résistance par décret du 15 octobre 1945 et de la croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze le 11 novembre 1948.
Victimes du 26 mars
Jean BOCQ
Henri TARZE
Victimes des combats du 13 juin 1944
Ambroise ARNAUD
Paul ARNAUD
Israël BRZEZINSKI
Fortuné FERRINI
Gabriel GARAND
Joseph GASTON
Henri PERRET
Ernest, Roger POULET
REPELLIN Robert
ROGNIN Léon
ROMIER Antoine
Victimes des combats du 15 juin 1944
Jacques BONNORONT
Pierre BOREL
Albert DECOMBAZ
Armand ISRAËL
Paul ITIER, dit ITIER de SAINT-LÉON
Georges KOHN
Jean MASSELOT
Charles RICHARD
AlphonseTHOMAS
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 621 — Site de Saint-Nizier-du Moucherotte, dossier en ligne rédigé par Thierry Pinel — http://museedelaresistanceenligne.org/media4333-Carte-des-combats-de-Saint-Nizier

Jean-Luc Marquer

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