Né le 21 juillet 1917 à Arudy (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 au champ de tir du Pont-Long à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques)  ; militaire de carrière  ; résistant du Corps Franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Fils de Raymond et Marie-Zéphyrine Magendie, Léon Laborde-Turon effectua ses études au collège de Lestelle-Bétharram, puis au collège de Bazas en Gironde. Son père Raymond était instituteur congréganiste et dirigeait à la fin des années 30 le collège de Captieux en Gironde. Il épousa Andrée Oyon, fille de gendarme, le 28 décembre 1939 à Bazas (Gironde). Le couple eut deux enfants.
Léon Laborde-Turon s’engagea dans l’armée de l’Air. Breveté radio, sous-ingénieur radio à Rochefort, il sortit 8ème de l’école Radio (1938-1939). Il fut sergent-chef mécanicien dans l’armée de l’air de l’armée d’armistice.
Démobilisé, il fut forestier à Labouheyre dans les Landes et à Saint-Symphorien en Gironde, puis moniteur d’éducation physique à Le Tuzan (Gironde). Il entra très vite dans la clandestinité et constitua un groupe composé d’une trentaine d’hommes dans la région de Captieux. Cette section fut parrainée par une formation F.T.P.F du Lot-et-Garonne.
En juin 1944, désireux d’échapper à l’autorité des F.T.P.F, Laborde-Turon et quelques-uns de ses hommes rejoignirent une unité du Corps Franc Pommiès. Selon le général Céroni «  Ayant appris la présence du P.C de Milleret en cours d’installation à Portet, il décide de s’y rendre avec ses hommes. Mais certains éléments sont hostiles au mouvement. N’ayant pu obtenir l’adhésion de son unité, il rejoint seul le P.C du groupement à Portet ».
En juin 1944, la brigade de Milleret, dite Carnot, composée 180 hommes, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur Landes-Gers-Béarn, se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées  ; Pyrénées-Atlantiques). Le chef du détachement, Jean Milleret («  Carnot  »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major et fut rejoint par la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. Chaque groupe était indépendant et avait son propre chef.
A Portet, les hommes logeaient dans les granges, les maisons, les hangars. Selon les témoignages de Pierre Langlade, frère d’un jeune résistant et d’Albert Sturni, jeune Alsacien de la brigade, l’indiscipline et le désordre régnaient au sein du groupe Carnot. La plupart des hommes étaient jeunes et sans formation militaire.
Fin juin, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. Malgré ces avertissements, la décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir, hélas trop tard.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. Laborde-Turon envoya son adjoint et quelques chasseurs en repérage sur la route de Diusse, village voisin. A 6h00, les Allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, 5 habitants du village furent abattus. Les Allemands emportèrent un important matériel, camions, voitures ambulances, armement ainsi que du bétail.
Grièvement blessé lors de l’action, Léon Laborde-Turon fut capturé avec 38 de ses compagnons. La plupart de ces hommes appartenaient aux sections Laborde-Turon et Clavé de la compagnie Maulvaux. Ils furent transportés, enfermés et torturés dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmenés au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, ils furent exécutés sommairement à la mitraillette et leurs corps jetés dans des fosses. M. Larquier, agriculteur au Pont-Long témoigna  : «  Le 6 juillet 1944, 2 ou 3 camions arrivent au champ de tir vers midi. Des prisonniers français en descendent. Je fauchais du foin aidé par ma femme. Un officier allemand s’avance vers nous et nous ordonne de rentrer dans notre maison et d’y rester jusqu’à 15 :00. Ce que nous faisons. Nous avons entendu des rafales de mitrailleuses à cadence assez lente. Elles ont duré longtemps. »
Les fosses furent découvertes le 25 août 1944, les corps furent déterrés par des prisonniers allemands et des miliciens ayant participé au massacre. Léon Laborde-Turon fut identifié le 2 novembre 1944, après ouverture du cercueil au cimetière de Pau.
Homologué lieutenant à titre posthume, il obtint la mention «  Mort pour la France  » et la médaille de la Résistance par décret en date du 26 juin 1956.
Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Bazas (Gironde), sur la stèle commémorative du collège de Bazas et la plaque commémorative située dans la cathédrale de Bazas. Enfin son nom est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac ainsi que sur une plaque installée à Pau, à l’endroit du charnier.


Voir Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), champ de tir du Pont-Long, 6 juillet - août 1944
Sources

SOURCES  : SHD-Caen, AVCC. — Vincennes, GR 16P 325677. — Archives de la Gironde – MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2  ; La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007.

Audrey Galicy

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