Né le 25 février 1914 à Kilstett (Alsace-Moselle annexée, Bas-Rhin), exécuté sommairement le 26 novembre 1944 à Gambsheim (Bas-Rhin) ; cheminot ; résistant des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Edgard Sprauer était domicilié à Kilstett et marié depuis le 13 mai 1941. Il était père d’un garçon. né le 7 avril 1944. Il exerçait alors le métier de facteur mixte exploitation à la gare de la Wantzenau.
Il entra dans la Résistance en rejoignant les FFI au moment des combats de la Libération. Ses services furent homologués du 23 au 26 novembre 1944. Il fut capturé par une patrouille de jeunes Waffen-SS le 26 novembre 1944. Les Allemands trouvèrent sur lui un brassard FFI et il était porteur d’un fusil. Il semblerait qu’il était à la recherche d’armes pour défendre le village et qu’il ait été fait prisonnier au retour. Ce même jour quatre autres habitants de la localité furent également capturés et ils étaient considérés comme étant des partisans. Il s’agissait d’Alfred Debs, Aloyse Hawecker, Théodore Kuhn et Aloyse Seiller. Les cinq hommes furent conduits à Gambsheim puis Drusenheim. Les jeunes SS expliquèrent au colonel Von der Damerau de la XXVIe Volksgrenadierdivision stationnée à Drusenheim que les cinq hommes avaient capturés alors qu’ils étaient venus de la Wantzenau avec des chars de la division Leclerc, ce qui était faux mais le colonel les considéra alors comme des francs-tireurs et ordonna leur exécution. Les prisonniers furent transportés par camionnette au-delà du Rhin vers Greffen puis emmenés vers la 2e casemate, en aval du pont sur la rive droite. On les contraignit à se déshabiller puis ils furent poussés vers le Rhin et fusillés avec des mitraillettes placées sur des Sturmboot (bateaux d’assaut). Les corps furent alors rhabillés et placés dans une camionnette.
L’acte de disparition fut établi le 9 avril 1947.
Edgard Sprauer obtint la mention « Mort en déportation » (JORF du 07/01/2004) et le titre de "Déporté et interné résistant" attribué le 15 novembre 1954 et fut homologué comme soldat des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il obtint la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 17/12/1959 publié au JO le 22/12/1959.
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 au cimetière, à Kilstett (Bas-Rhin).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, SHD, Vincennes, GR 16 P 555814 (nc) et GR 19 P 67/8 page 3.— Cédric Neveu dans le Mémorial des Cheminots victimes de la répression 1940-1945 sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017 pages 1390.— Mémoire des Hommes.— Mémorial genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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