Villette (Savoie) : massacre du 9 juin 1944
Le 9 juin 1944, une colonne du 100e régiment de chasseurs bavarois passant par le Plan-des-Fougères abattirent six réfugiés, deux femmes et quatre hommes du village de Villette situé plus bas.
Le 9 juin 1944, la situation était très tendue dans la vallée de la Tarentaise. L’annonce du débarquement avait provoqué la mobilisation des forces de la Résistance et déclenché des accrochages violents. Dans l’après-midi du 8 juin au niveau de l’Étroit du Siaix, les compagnies de l’Armée secrète (AS) du secteur firent exploser une mine au passage d’un convoi allemand pour couper la route. Un combat s’engagea durant près de trois heures. L’occupant organisa très rapidement une contre-attaque cherchant à déborder les résistants en passant sur les deux versants de la vallée, par les villages de Montgirod et Hautecour (rive droite) et Notre-Dame-du-Pré (rive gauche). Ces troupes, appuyées par des tirs d’artillerie et de mitrailleuses, s’engagèrent avec rage dans la répression et imposèrent aux résistants de se replier dans des conditions parfois très difficiles. Les incendies d’habitation se multiplièrent comme au hameau des Plaines, peu avant St-Marcel, où trente maisons furent incendiées.
A Aime, tous les hommes de plus de 16 ans furent rassemblés sur le pré de foire et après un tri une quarantaine d’entre eux enfermés dans l’église.
Pour se déplacer, la Wehrmacht plaçaient des otages sur ses véhicules.
Ce même-jour, les Allemands installèrent à Villette, dans le « château Saint-Anne », un poste de commandement. Située sur un promontoire rocheux, cette grande bâtisse avait sous son contrôle toute cette partie de la vallée et tout particulièrement le village de Villette en vis-à-vis. De là, mitrailleuses et mortiers arrosèrent les deux flancs de la vallée. Jusqu’à 23 heures, des tirs visèrent les habitations du petit village. Dans ces conditions, tous les hommes valides se réfugièrent en montagne. Le 9 juin vers dix heures, un petit groupe d’habitants de Villette avait trouvé refuge sur le petit plateau du Plan des Fougères, à environ une heure de marche du village. Se trouvaient là :
Ambroisine Girod-Roux, 49 ans et son mari Innocent Vial, 58 ans, Lucie Dimier, 22 ans, Marcellin Dimier-Vallet, 64 ans, Germain Merel-Vevoz, 32 ans et Jean-Baptiste Muneret , 36 ans.
C’est là qu’ils furent surpris par une colonne allemande, arrivée du hameau de Charvaz, qui cherchait à rejoindre Montgirod. Ces hommes appartenaient au 100e régiment de chasseurs bavarois. Passés par Tessens où ils s’étaient enivrés, ils abattirent sur place les six réfugiés. Deux hommes qui avaient croisé le groupe peu avant mais avaient choisi pour fuir une autre direction entendirent les détonations.
Le 10 juin, alors que les personnes parties se cacher en montagne étaient redescendues à Villette, on constata qu’il y avait six manquants. Les Allemands autorisèrent qu’une recherche fut effectuée. Des habitants retrouvèrent les six corps côte à côte, face contre terre, portant la trace d’un tir dans la nuque à l’exception de Germain Merel-Vevoz qui portait des traces de tirs dans le corps.
Le 12 juin, l’enterrement des victimes eut lieu sans cérémonie et sous le contrôle de la troupe.
La brigade de gendarmerie d’Aime fit une enquête et recueillit le témoignage de Félix Dimier Vallet le 27 octobre 1944 :
« nous avons organisé une expédition en vue de retrouver les disparus. Arrivés au plan des fougères nous avons trouvé disposés côte à côte six cadavres, la face contre terre, et portant trace d’un projectile dans la nuque , à l’exception de Merel Vevoz Germain qui avait un projectile dans le corps.
100e régiment de chasseurs alpins (feuillet d’un règlement de théorie militaire laissé par les troupes dans leur cantonnement groupe scolaire 2e cie commandée par lieutenant Goldchak.
Incendie Maison Azugusta Girod Roux 9h30 / perquisitions et pillage.
Centron : 5 maisons incendiées 10h30 ».
Un monument fut érigé sur le lieu du massacre.
A Aime, tous les hommes de plus de 16 ans furent rassemblés sur le pré de foire et après un tri une quarantaine d’entre eux enfermés dans l’église.
Pour se déplacer, la Wehrmacht plaçaient des otages sur ses véhicules.
Ce même-jour, les Allemands installèrent à Villette, dans le « château Saint-Anne », un poste de commandement. Située sur un promontoire rocheux, cette grande bâtisse avait sous son contrôle toute cette partie de la vallée et tout particulièrement le village de Villette en vis-à-vis. De là, mitrailleuses et mortiers arrosèrent les deux flancs de la vallée. Jusqu’à 23 heures, des tirs visèrent les habitations du petit village. Dans ces conditions, tous les hommes valides se réfugièrent en montagne. Le 9 juin vers dix heures, un petit groupe d’habitants de Villette avait trouvé refuge sur le petit plateau du Plan des Fougères, à environ une heure de marche du village. Se trouvaient là :
Ambroisine Girod-Roux, 49 ans et son mari Innocent Vial, 58 ans, Lucie Dimier, 22 ans, Marcellin Dimier-Vallet, 64 ans, Germain Merel-Vevoz, 32 ans et Jean-Baptiste Muneret , 36 ans.
C’est là qu’ils furent surpris par une colonne allemande, arrivée du hameau de Charvaz, qui cherchait à rejoindre Montgirod. Ces hommes appartenaient au 100e régiment de chasseurs bavarois. Passés par Tessens où ils s’étaient enivrés, ils abattirent sur place les six réfugiés. Deux hommes qui avaient croisé le groupe peu avant mais avaient choisi pour fuir une autre direction entendirent les détonations.
Le 10 juin, alors que les personnes parties se cacher en montagne étaient redescendues à Villette, on constata qu’il y avait six manquants. Les Allemands autorisèrent qu’une recherche fut effectuée. Des habitants retrouvèrent les six corps côte à côte, face contre terre, portant la trace d’un tir dans la nuque à l’exception de Germain Merel-Vevoz qui portait des traces de tirs dans le corps.
Le 12 juin, l’enterrement des victimes eut lieu sans cérémonie et sous le contrôle de la troupe.
La brigade de gendarmerie d’Aime fit une enquête et recueillit le témoignage de Félix Dimier Vallet le 27 octobre 1944 :
« nous avons organisé une expédition en vue de retrouver les disparus. Arrivés au plan des fougères nous avons trouvé disposés côte à côte six cadavres, la face contre terre, et portant trace d’un projectile dans la nuque , à l’exception de Merel Vevoz Germain qui avait un projectile dans le corps.
100e régiment de chasseurs alpins (feuillet d’un règlement de théorie militaire laissé par les troupes dans leur cantonnement groupe scolaire 2e cie commandée par lieutenant Goldchak.
Incendie Maison Azugusta Girod Roux 9h30 / perquisitions et pillage.
Centron : 5 maisons incendiées 10h30 ».
Un monument fut érigé sur le lieu du massacre.
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 961 et W 29. — Arch. Dép. Rhône, 3808 W 1333. – Archives et entretien avec Mme Arlette Pellicier, fille de M. J.B. Muneret.
Michel Aguettaz