Né le 6 novembre 1919 à Klenovec (ex Tchécoslovaquie, aujourd’hui Slovaquie), possiblement mort au combat le 10 juin 1944 à Clavières (Cantal) ; enseignant ; résistant au sein des Forces françaises combattantes (FFC).

Karol Pajer est le fils d’un tailleur. Après la mort de son père, il partit s’installer avec sa mère, son frère et ses deux soeurs à Lucenec où il fit ses études. Après l’annexion de la ville par la Hongrie en mars 1939 il partit finir ses études à Banská Bystrica. C’est là qu’il s’engagea politiquement contre la montée du fascisme. Menacé d’arrestation, il quitta en janvier 1940 le nouvel état slovaque et avec plusieurs amis rejoignit l’armée étrangère tchécoslovaque en formation en France.
Il a été recruté en mars 1940 à Aix-en-Provence au dépôt des régiments de marche de volontaires étrangers (DRMVE). Son lieu de naissance signalé sur le document original en ligne est Skopje (ex Yougoslavie, aujourd’hui Macédoine). Après l’Armistice il est parti à Marseille pour travailler au Centre d’aide tchécoslovaque, une organisation de bienfaisance. Il va notamment s’investir dans une école pour les enfants abandonnées dans un local loué à Vence (Alpes-Maritimes), école appelée "Maison Chrétienne des enfants de Vence et ses entreprises agricoles". Karol Pajer était au nombre des enseignants. Il enseignait le slovaque et le tchèque.
Avec l’arrivée des troupes allemandes en 1943, il est décidé de déplacer les occupants vers le Massif central. Pajer aida a déménager le personnel du foyer sur le plateau de Mille Vaches. Il fut membre des Forces françaises combattantes (FFC), au sein du réseau Rybacke-Rossi, réseau créé par le Tchèque Antoine Ryback alias Rossi en 1940.
Après son arrivée dans le centre de la France, Karol Pajer a rejoint la Résistance. Pendant la journée, il enseignait aux enfants dans une des fermes et, la nuit, il participait aux actions des partisans dans les départements du Cantal et de la Haute Loire.
Selon les recherches de Manuel Rispal, Charles Pajer serait peut-être l’un des FFI morts à Clavière (Cantal) le 10 juin 1944 et restés inconnus à la suite des combats de la Truyère. Son nom figure sur la liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947. Il est prénommé ici Charles et est présenté comme tué au Mont-Mouchet le 11 juin 1944. Il est considéré mort comme mitrailleur de la 14e Cie du Mont-Mouchet au pont du Crépoux de Pinols, le 11 juin 1944, Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent.
Son dernier domicile aurait été Saint-Santin-Cantalès (Cantal), à proximité d’un important chantier de construction d’un barrage.
Son nom ne figure sur aucun monument commémoratif en France.
En février 1947, on a décerné a Karol Pajer la médaille de guerre tchécoslovaque et le président de la République l’a décoré par la Croix de guerre tchécoslovaque. L’école maternelle de Klenovec porte maintenant son nom. ll y a sa citation en français et en slovaque sur la façade de la mairie de Klenovec.
Une exposition, "Karol Pajer - héros de la lutte contre le fascisme" lui a rendu hommage en 2006 dans sa ville natale.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 15/1 : liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947. — SHD Vincennes, GR 16 P 455240, dossier Charles Pajer (nc). — Manuel Rispal, Tout un Monde au Mont-Mouchet, 1940-1945, Ytrac, Editions Authrefois, 2014, 114 p. — KAROL PAJER - UN HÉROS DE LA LUTTE CONTRE LE FASCISME. — Mail de Manuel Rispal, le 9 janvier 2022.

Eric Panthou

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