TEXIER Marcel
Né le 12 septembre 1898 à Chaunay (Vienne), exécuté sommairement le 24 août 1944 à Chaunay (Vienne) ; charron ; résistant FTPF maquis Noël.
Marcel Texier s’engagea dans la Résistance rejoignant le maquis FTPF Noël. Il fut exécuté sommairement le 24 août 1944 à Chaunay suite à une dénonciation et un guet-apens dans lequel plusieurs cadres officiers du maquis Noël, dont Léon Petit, avaient été attirés par le maire du village de Chaunay, collaborateur qui tentait de faire croire qu’il passait à la Résistance. Un récit postérieur de quelques années, écrit pour une commémoration par le commandant Noël, chef du maquis, en précise les circonstances : « Depuis deux jours, le sous-lieutenant Petit persuade le capitaine Picard d’accepter de se rendre au rendez-vous que nous a donné le maire de Chaunay. La raison ? La restitution d’armes demeurées en la possession de certains habitants du pays et que nous voulons récupérer. Parti en liaison dans le secteur de Lencloître, je ne pourrai me rendre à cette invitation et surtout m’y opposer. Je n’ai aucune confiance en cet individu qui nous a déjà trahi une fois en immobilisant un important stock d’armes… Nos deux hommes se rendent à Chaunay, à l’heure dite… Le maire prévenu vient rendre visite à Picard, cependant que Petit se dirige vers le café Motillon en compagnie de son neveu qui vient d’effectuer une liaison avec le colonel Bernard… [Après la découverte du guet-apens par la présence d’Allemands dans le village] Picard alerté, cherche refuge au café Texier, un de nos amis… Brusquement les Allemands surgissent dans la salle, s’emparent de Texier et l’emmènent, d’autres passant par l’atelier de charronnage essaient de pénétrer dans la cour où s’est réfugié Picard. Il ne doit qu’à la présence d’esprit de Mme Texier de pouvoir s’échapper... Texier refuse de parler et une rafale le couche au coin de la borne où il a été arrêté... Alertés au café Motillon, Petit et son neveu… quittent le café, traversent la place et s’engagent dans l’allée qui prend juste devant le café Texier. Mais le traître qui les a amenés dans ce guêpier les a vus cherchant à s’échapper… Ramenés sans résistance, Mme Texier les voient échanger quelques paroles, l’oncle et le neveu s’étreignent et une balle dans la tête les couchent côte-à-côte… Leurs corps resteront plusieurs heures sur ce coin de route, foulés aux pieds par les hordes ignobles d’Hindous, serviteurs zélés de leurs dignes maîtres, les Allemands ».
Il obtint la mention mort pour la France, fut homologué FFI et reçut le statut interné-résistant (DIR). Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 3 septembre 1959. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Chaunay et sur la stèle commémorative, Grand-rue, près de la mairie avec l’inscription "Ici furent assassinés par les allemands le 24 août 1944 – Souvenez-vous". Des cérémonies commémoratives annuelles ont toujours lieu pour honorer leur mémoire.
Emmanuel, Olivier Thomas, boulanger, maire de Chaunay, âgé de 48 ans, sa femme Hélène Bellot, âgée de 45 ans, sa fille Éliette, âgée de 23 ans furent arrêtés, jugés et fusillés dans les Bois de Mauprié ,commune de Lusignan, le 28 août 1944 (leur acte de décès fut dressé à Lusignan après l’exhumation des corps à la date du 18 mai 1945).
SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 566347 et SHD Caen AC 21 P 163762 (à consulter) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) FTPF groupe Noël GR 19 P 86/47 — Renseignements et archives Jacqueline Dribault dont le discours commémoratif du commandant Noël — Renseignements Loïc Richard VRID — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.
Michel Thébault