PAGÈS Paul, Louis dit Margot
Né le 31 janvier 1882 à Nant (Aveyron), mort fusillé le 14 août 1944 à Nant (Aveyron) ; cultivateur ; victime civile.

Nant (Aveyron), Faubourg Haut
Plaque commémorative Charles Causse et Paul Pagès
Photo Clotilde Bigot, 24 février 2021

Nant (Aveyron), Faubourg Haut
Plaque commémorative des victimes des 14 et 15 août 1944
Photo Clotilde Bigot, 24 février 1944
Cliché : Clotilde Bigot, 24 février 2021
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Nant (Aveyron), monument aux morts, plaque des morts (1939-1945) : Charles Causse et Paul Pagès "fusillés par les Allemands"
Cliché : Clotilde Bigot, 24 février 2021
Paul Pagès fut, avec Charles Causse (son neveu), l’une des deux victimes civiles exécutées le 14 août 1944 (le bulletin individuel conservé dans les archives de l’Office départemental des mutilés, combattants, victimes de guerre et pupilles de la Nation de l’Aveyron indique la date du 16 août, mais l’acte de décès le 14 août) suite à l’accrochage entre un groupe du maquis des Corsaires (ORA), rentrant de mission au Pas de l’Escalette (Hérault), et le détachement d’une colonne allemande, venant d’Albi (Tarn) traversant le Sud Aveyron afin de rejoindre la vallée du Rhône. Cet accrochage donna lieu à des représailles contre les maquisards, mais aussi contre la population du village les 14-15 août 1944. En effet, tout de suite après le combat initial, les troupes allemandes investirent Nant et fouillèrent toutes les maisons à la recherche de maquisards et d’armes cachés. Lorsque les Allemands voulurent fouiller sa maison, rue du Faubourg Haut, Paul Pagès se trouvait chez lui, avec sa femme. Selon Gaston Laurans, le couple était en train de dire adieu à son neveu, Charles Causse* qui était sur le point de rejoindre le maquis des Corsaires stationné à quelques kilomètres du village. Marie Pagès aurait alors tenté de barrer le chemin aux Allemands. Une bousculade s’ensuivit à l’issue de laquelle elle fut blessée par balle à la poitrine. Les deux hommes furent immédiatement interceptés par les Allemands et fusillés dans la rue. Gaston Laurans émet l’hypothèse que Charles Causse* aurait été fusillé parce qu’habillé en maquisard. Son oncle l’aurait été également parce que se trouvant avec lui et donc considéré comme complice par les Allemands. Il s’agirait donc en quelque sorte d’une victime collatérale. Selon le rapport de police, daté du 1er septembre 1944, écrit par l’adjudant Alaux, commandant de la brigade de La Cavalerie (Aveyron, commune située sur le Larzac à quelques kilomètres de Nant), Paul Pagès et son neveu auraient été fusillés « par mesure de représailles sans doute et sans motif ».
Le souvenir de son exécution est commémoré par une plaque apposée sur lieu même de celle-ci, rue du Faubourg Haut, et sur la plaque en souvenir des victimes des 14-15 août 1944, place du Claux. Son nom est également inscrit sur le monument aux morts du village et sur le monument des résistants de Sainte-Radegonde, situé à l’emplacement du lieu d’exécution de trente prisonniers de Rodez (Aveyron) le 17 août 1944.
Voir : Nant (Aveyron), 14-15 août 1944
SOURCES : Arch. Dép. Aveyron : 4 E 179-22 (acte de naissance), 4 E 179-28 (acte de mariage), 1 R 867 (fiche matricule), 6 M 119 09 (recensement Laguiole, 1936), 6 M 168 12 (recensement Nant, 1936), 1493 W 170, 14 W 151/10 — Arch. mun. Nant : acte de mariage n° 8 (registre état civil 1936-1945) — Christian Font et Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, CDDP Rodez – CDIHP Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, pp. 212-213 — Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional : Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, 1943-1944, Nîmes, éd. C. Lacour, 2006, pp. 402-405 — Gaston Laurans, Nant au mois d’août 1944, 1969, Rodez, Imprimerie Carrère, pp. 24-25 — Aimé Vielzeuf, Ardente Cévenne, Nîmes, Imprimerie Bené, 1973, p. 99 — sites internet : monumentsmorts.univ-lille.fr, consulté le 16 mars 2021, memorialgenweb.org, consulté le 30 mars 2021.
Clotilde Bigot