Né le 24 mars 1912 à Constantinople (Empire ottoman, aujourd’hui Istanbul, Turquie), mort au combat le 23 juillet 1944 à Villard-de-Lans (Isère) ; Inspecteur divisionnaire des services financiers de la SNCF ; résistant de l’Armée Secrète homologué lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Issu d’une famille juive, Salomon, Freddy Passy était le fils de Jacques aussi écrit Yako ou Jacob, médecin, et de Louise, Cadoum Azaria, son épouse. C’était le dernier de sept enfants.
La famille vint s’installer en France.
Polytechnicien de la promotion 1930, il fut nommé sous-lieutenant de réserve d’artillerie le 16 octobre 1932, à l’issue de sa période militaire
Salomon Passy obtint la nationalité française par un décret du 9 juin 1932. Il habitait alors Neuilly-sur-Seine.
Il fut nommé ingénieur adjoint de l’aéronautique de 4ème classe par décret du 29 novembre 1934 mais cette décision fut rapportée le 10 janvier 1935.
Il fut également élève de l’École supérieure d’électricité alors située 12 rue de Staël à Paris XVe arr., promotion 1935.
Il fut promu lieutenant d’artillerie de réserve par décret du 18 janvier 1936.
En 1937, il habitait 5 place de la porte de Champerret à Paris XVIIe arr. et travaillait aux chemins de fer d’Alsace.
Il épousa Sarah Benzorana, dite Sally.
Inspecteur divisionnaire des services financiers à la S.N.C.F., il dut quitter ses fonctions en 1941 en raison de la promulgation des lois raciales. Après avoir vécu durant deux ans la clandestinité, il rejoignit la Résistance dans la région de Grenoble (Isère).
Il gagna le massif du Vercors, secteur 8 de l’AS Isère, et il fut placé à la tête d’une section de la compagnie Chabal du 6ème bataillon de chasseurs alpins reconstitué.
Il participa aux combats autour de Vassieux (aujourd’hui Vassieux-en-Vercors, Drôme) contre les Allemands arrivés par planeurs et parachutés le 21 juillet 1944.
Le soir du 21 juillet, la compagnie Chabal fut chargée de défendre le secteur de Valchevrière, un hameau abandonné de la commune de Villard-de-Lans (Isère), afin d’empêcher la jonction entre les troupes allemandes qui occupaient le nord du massif et celles qui avaient pris pied en son centre. Le belvédère de Valchevrière fut fortifié autant que possible avec les moyens disponibles.
Un avant-poste fut aménagé sur la route venant de Bois-Barbu, au lieu-dit Bellecombe, à 800m du belvédère, et Salomon Passy en prit le commandement à sa demande.
Le 23 juillet 1944 à l’aube, les Allemands attaquèrent les positions tenues par les résistants. Vers 9 heures l’avant-poste fut submergé et Salomon Passy tomba mortellement blessé.
Louis de Crécy, alias Renard, entendit ses dernières paroles : « ... Ça y est, ils m’ont bousillé, ma femme ne me verra plus... Merde alors !... »
Quelques instants auparavant Auguste Mulheim, un alsacien germanophone avait tenté un coup de bluff, s’adressant aux soldats allemands pour essayer de leur faire croire qu’ils était très nombreux, que Hitler était mort, que la flotte allemande s’était sabordée. Tous ces propos, soufflés par le lieutenant Passy, s’achevèrent sur une rafale de pistolet-mitrailleur qui blessa grièvement Auguste Mulheim.
Salomon, Freddy Passy obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, lieutenant des Forces françaises de l’intérieur.
Il est désormais enterré dans le caveau familial au cimetière parisien de Pantin (Seine-Saint-Denis), division 058. Une cérémonie commémorative eut lieu devant sa tombe en 1946, en présence de François Huet, ancien commandant militaire du Vercors.
Son nom figure sur les monuments aux anciens élèves de l’École Polytechnique morts pour la France, à Paris Ve arr., 21 rue Descartes, aujourd’hui ministère de la recherche, et à Palaiseau (Essonne), route de Saclay, dans les locaux de l’école actuelle, et sur une des plaques commémoratives de l’école supérieure d’électricité, aujourd’hui à Gif-sur-Yvette (Essonne), 3 rue Joliot-Curie.
Il figure également sur une plaque commémorative apposée à Valchevrière, sur le monument aux morts de Villard-de-Lans et sur le monument commémoratif des bataillons de chasseurs alpins à Varces-Allières-et-Risset (Isère).


Notice provisoire


Voir : Valchevrière, commune de Villard-de-Lans
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 460050 (à consulter) ; GR 19P 38/16 — AVCC Caen, AC 21 P 125438 (à consulter) — Mémoire des hommes — Geneanethttp://www.genecrecy.fr/cache/doc_dix.phpRail et Mémoire — Mémorial GenWeb — JORF Gallica — État civil

Jean-Luc Marquer

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