Né le 14 janvier 1885 à Paris (VIIIe arr.), mort des suites de tortures le 15 juin 1944 à Bourges (Cher) ; propriétaire ; victime civile.

René Hay des Nétumières était le plus jeune fils d’Henri Marie Auguste Hay des Nétumières, propriétaire, et de Marie Augustine Adrienne de Gourcy, sans profession. Le 22 avril 1911 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), les deux frères Pierre (né en 1882) et René Hay des Nétumières épousèrent deux sœurs, Aline et Nicole Doynel de Quincey. Lors de la première guerre mondiale, René Hay des Nétumières servit comme maréchal des logis fourrier et fut décoré de la Croix du combattant. René et Nicole Hay des Nétumières résidaient dans leur château des Souches à La Chapelle-Montmartin dans le Loir-et-Cher, à la limite de l’Indre.

En mai 1944, Pearl Witherington [pseudonyme Pauline], agent du SOE (Special Operations Executive) qui avait été parachutée fin septembre 1943 près de Châteauroux (Indre), vint s’installer chez René Sabassier, régisseur du château des Souches, d’où elle établit le contact avec les résistants locaux. Dans les premiers jours de juin, Henri Corioley, futur époux de Pearl Witherington, réquisitionna le château des Souches pour y regrouper un petit maquis. Le 11 juin 1944 une violente attaque allemande sur les maquis du secteur de Dun-le-Poëlier (Indre) obligea les agents du SOE et les maquisards à se disperser. Quant aux propriétaires du château des Souches qui n’étaient pas membres de la résistance et qui ne s’estimaient pas menacés, ils restèrent sur place.
Le 13 juin 1944, René et Nicole Hay des Nétumières furent tous deux arrêtés, leur château pillé, dynamité et incendié. Écroués à la prison de Blois (Loir-et-Cher), ils furent ensuite transférés à la prison du Bordiot à Bourges (Cher) et interrogés au siège de la Gestapo, rue Michel-de-Bourges.
Pierre Paoli, agent français de la Gestapo, y tortura René Hay des Nétumières à coups de matraque et de nerf de bœuf, s’acharnant sur sa victime et le laissant en cellule, inanimé et sans soins. Ramené le lendemain à la prison du Bordiot, René Hay des Nétumières y décéda vers seize heures.
Son épouse Nicole Hay des Nétumières fut déportée de Paris le 4 juillet 1944 à Ravensbrück, où elle fut enregistrée sous le matricule 47153. Elle y a été gazée le 28 février 1945. Sa mort en déportation fut enregistrée au JO du 21 juin 1994.
Pierre Paoli, reconnu responsable d’un grand nombre d’arrestations suivies de déportation, de tortures et de massacres comme la tragédie du puits de Guerry (Cher), fut condamné à mort et fusillé le 15 juin 1946 sur le polygone de Bourges.

René Hays des Nétumières a été reconnu « Mort pour la France ».

À Paris, les noms de René et Nicole Hay des Nétumières sont inscrits sur la plaque commémorative de l’église Saint-François-Xavier (VIIe arr).
À Chaltrait dans la Marne où la famille Hay des Nétumières possédait une propriété depuis 1830, ils figurent sur une plaque commémorative apposée sur la tombe de Pierre et Aline Hay des Nétumières.
Sources

SOURCES : Renseignements fournis par Jean-Claude Bonnin, Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher. – Renseignements fournis par Dominique De Mougins Roquefort, petit-neveu de René Hay des Nétumières. – Livre-Mémorial des déportés de France, FMD, 2004. – Mémorial GenWeb – État civil, Paris, VIIIe arr. (acte de naissance) ; Bourges (transcription de l’acte de décès dressé le 15 avril 1946 par le bureau de l’état civil du ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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