Né le 8 juin 1923 à Saint-Martin-de-Fressengeas (Dordogne), exécuté sommairement le 28 avril 1944 à Saint-Martin-de-Fressengeas (Dordogne) ; cultivateur ; homologué FFI.

Billat Jean
Billat Jean
Collection Jean-Michel Lahieyte
Jean Billat était le fils de Pierre, cultivateur, et de Catherine Hivert, décédée. Il était célibataire.
Jean Billat fit partie des otages fusillés par les allemands aux Merles, commune de Saint Martin de Fressengeas (Dordogne) le 28 avril 1944. Ce jour là, une troupe composée de soldats de la wehrmacht, du SD (Sicherheitsdienst, police de sûreté) et de la phalange nord-africaine, investit le village à la recherche d’un camp du maquis.
En se retirant le soir, elle laissera dix morts et une maison d’habitation en flamme.
L’acte de décès est établi dès le lendemain sur déclaration de son père. Il y a été ajouté postérieurement la mention de "Mort pour la France".
En 1960, sur demande de son père il sera reconnu « déporté ou interné de la Résistance ». Les documents établis à cette occasion et conservés au SHD définissent ainsi son itinéraire :
- Du 11 novembre au 30 décembre 1943 : chantiers de jeunesse Pongibaud-Puy de Dôme
- Du 31 décembre 1943 au 15 janvier 1944 : chantiers de jeunesse Les Landes
La première destination était très fréquente pour les jeunes des environs. La seconde semble correspondre à l’ouverture fin 1943 de chantiers dans la forêt landaise où 794 jeunes périgourdins furent envoyés.
- Janvier 1944, le passage à la Résistance correspondrait à sa désertion du chantier.
A la rubrique « Dénomination de l’unité de résistance d’appartenance et fonction » on lit : « agent de liaison renseignements et combats FFI région de Thiviers »
Concernant l’arrestation, il écrit qu’elle aurait eu lieu à six heures du matin le 28 avril au lieu-dit Grand Gué, alors qu’il était en « mission commandée ».
Le samedi 16 mai 2020, eut lieu une rencontre avec Clémence Faure, née Billat. Jean Billat était son demi-frère, issu d’une première union de son père, Pierre, qui se remaria en 1942 après le décès de sa première épouse. Pierre Billat avait quatre fils, et sa nouvelle épouse une fille. Il était métayer.
Jean naquit à côté des Merles, puis il y a habité avec sa famille installée depuis à
" Mur ", commune de Thiviers. Au travers d’un oncle paternel qui y habite toujours, un lien avec "Les Merles" a été gardé, Jean y allait souvent. Les frères Billat étaient originaires de Sarrazac et comme beaucoup de petits paysans du canton de Jumilhac-le-Grand, de sensibilité communiste. Dans la famille de Clémence la mort de ce frère et tous ces sujets sont peu évoqués. On prête des sentiments « collabos » à de proches voisins, on n’en dit, ni n’en sait, guère plus.
L’arrestation a eu lieu aux abords de son nouveau domicile sur la RN 21 qui relie Périgueux à Limoges au nord de Thiviers. Tient-elle du hasard où d’un plan préétabli ? Le fait que Jean connaisse parfaitement le chemin qui mène aux Merles et que les Allemands qui l’arrêtent ne saurait trouver meilleurs guide ne va pas dans le sens de la première hypothèse. Cette question est parmi les plus mystérieuses de celles posées par par le déroulement de l’expédition allemande.


voir Saint-Martin-de-Fressengeas, 28 avril 1944
Sources

SOURCES : Acte décès Thiviers n° 80 dressé le 29 avril 1944. — SHD 16 P 60122. — SHD 21 P 709787 (nc). — Bulletin de la société de Borda, n°356, 2019, Frédérique Chevarin, pour les camps STO dans la forêt landaise. — Archives communales Saint-Martin-de-Fressengeas. — Lahieyte, Jean-Michel, Les Merles 28 avril 1944 : Enquête sur une expédition meurtrière pendant l’Occupation allemande dans un village du Nord-Dordogne, Présentation de Jean Ganiayre, Préface de Fabrice Grenard, Neuvic, Éditions Les Livres de l’Îlot, 2021.

Jean-Michel Lahieyte

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