Né le 24 août 1892 à Cimadolmo (Treviso, Italie), exécuté sommairement le 15 août 1944 à Boucq (Meurthe–et–Moselle) ; ouvrier ; résistant.

Ouvrier immigré arrivé en Lorraine avec une grande partie de sa famille, Bartolomeo Cadamuro se maria avec Juliette Frécher (née en 1903 à Sorcy-Saint-Martin, Meuse). Deux enfants naquirent de leur union Jeanne, Camille en 1922 à Sorcy, et Palmyre, Renée en 1924 à Boucq (Meurthe-et-Moselle), commune limitrophe de Sorcy mais de l’autre côté de la limite départementale. Au recensement de 1926 Barthélémy Cadamuro résidait avec sa famille rue de Rangéval à Boucq. Dans la maison voisine demeuraient Eugène Cadamuro (né en 1899 à Cimadolmo) marié à Vittoria Falchetto et père de deux enfants Pascal né à Sorcy en 1924 et Albert né à Boucq en 1925. Barthélémy et son frère étaient alors ouvriers carriers à Sourcy. Et dans la maison suivante demeurait Umberto Cadamuro (né en 1900 à Cimadolmo) marié avec Ava Spricigo et père de Blanche née à Boucq en 1925. Au recensement suivant de 1931, Barthélémy Cadamuro résidait toujours même rue mais la maison voisine était occupée par sa mère, veuve, Maria Segato (née en 1860 à Cimadolmo) et par un de ses jeunes frères Vittorio Cadamuro (né en 1907 à Cimadolmo). Enfin au recensement de 1936, Barthélémy Cadamuro indiqué cultivateur, demeurait toujours au même lieu et hébergeait en sus de ses deux filles, cinq « enfants assistés », cinq petites filles de l’Assistance publique. Son frère Eugène, toujours carrier, vivait un peu plus loin rue de la Monnaie, père de Pascal né en 1924 et de cinq autres enfants nés à Boucq entre 1925 et 1931.
Nous ne savons pas quand il est entré en Résistance, mais dans son dossier d’homologation des services prêtés figure une citation à l’ordre du régiment à titre posthume, émanant de la chancellerie FFI et signé par le Colonel Grandval, Commandant de la 20e Région militaire et comportant l’attribution de la Croix de guerre avec Étoile de bronze. Elle est accompagnée de la motivation suivante : « Résistant brave et courageux volontaire pour toutes les missions périlleuses a assuré de façon continue le ravitaillement du maquis en vivres, armes et munitions dans des conditions toujours dangereuses et souvent tragiques faisant en même temps fonction d’agent de liaison et de renseignement. Arrêté le 15 août 1944 par les Allemands venus procéder à une opération contre le maquis a été torturé, puis fusillé devant la population de Boucq rassemblée sur la place du village et sous les yeux mêmes de sa femme qui fut par la suite déportée en Allemagne. » Un historien, Gérard Howald (Des Toulois dans la tourmente nazie op. cit.) décrit l’évènement. Le 15 août à la recherche d’un maquis local les Allemands « se dirigent vers Boucq. Arrivés au village, ils ordonnent à la population de se rassembler sur la place du village. Boedicker [un des chefs de la Gestapo de Nancy] s’adresse aux habitants et… exige que les maquisards se dénoncent. Devant le silence des habitants, les Allemands désignent un homme, monsieur Barthélémy Cadamuro. Ils envoient chercher sa femme. Dès qu’elle arrive, son mari est jeté à terre. Comprenant que les nazis vont l’exécuter, Barthélémy Cadamuro se masque les yeux avec sa casquette et les Allemands l’abattent d’une rafale de mitraillette. » Sa femme et le maire du village furent alors emmenés par les Allemands.
Dans son dossier au SHD Vincennes figure datée du 19 mai 1957, une décision du Ministère des Anciens combattants et victimes de guerre attribuant à Bartolomeo Cadamuro le titre d’Interné Résistant pour la journée du 15 août 1944. Son nom figure, avec le prénom Barthélémy, sur le Monument aux morts de Boucq.
Le sort de son épouse reste imprécis, son nom n’apparaît pas sur les listes des déportées vers l’Allemagne. Par contre son neveu Pascal Cadamuro fut arrêté le 18 août à Boucq avec 21 autres personnes lors d’une rafle. Conduits au siège de la Gestapo à Nancy, ils furent ensuite incarcérés à la prison Charles III. Le 19 août, tous les détenus de la prison furent déportés vers le KL Natzweiler puis le 4 septembre lors de l’évacuation de ce camp vers Dachau.Toutefois, 16 déportés furent envoyés avant cette évacuation au Kommando de Schömberg, dans le Sud-Wurtemberg. Pascal Cadamuro qui appartenait à ce groupe mourut à Schömberg le 16 novembre 1944. Son nom figure, après celui de son oncle Barthélémy, sur le monument aux Morts de Boucq.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Meurthe et Moselle (recensements). — SHD Vincennes GR 16 P 99726. — Pia Carena Leonetti, Les Italiens du maquis, Paris, Éd. Mondiales 1968. — Gérald Howald Des Toulois dans la tourmente nazie Études Touloises n° 116 2005. — site de la Fondation pour la mémoire de la Déportation (bddm.org). — Mémorial Genweb (visité le 29 mars 2021).

Antonio Bechelloni, Michel Thébault

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