Né le 22 juin 1902 à Ploegsteert (Province de Hainaut, Wallonie, Belgique), exécuté sommairement le 26 août 1944 à Crégy-lès-Meaux (Seine-et-Marne) ; chef de culture à Saint-Pathus (Seine-et-Marne) ; résistant, réseau Armand-Spiritualist (SOE-F Buckmaster).

Florimond Leuridan était le fils de Florimond, Joseph Leuridan (né le 22 novembre 1848 à Nieppe, Nord, à quelques kilomètres de Ploegsteert) fermier et meunier, échevin en 1902 de Ploegsteert, adjoint du bourgmestre, et de Maria, Désirée Leuridan (née le 3 juillet 1856 à Armentières, Nord). Ses parents s’étaient mariés le 2 janvier 1879 à Armentières et Florimond fut le benjamin de leurs cinq enfants. Après la Première Guerre Mondiale, Florimond Leuridan de nationalité belge, fit son service militaire dans l’armée belge. Il avait suivi des études d’agronomie dont il sortit ingénieur de l’École d’agronomie de Louvain (Belgique). Il se maria le 1er février 1928 à Mouvaux (Nord) avec Simonne, Geneviève, Rosalie Lecompte (née le 11 septembre 1902, à Tourcoing) . Ils eurent un fils unique Claude, né en 1929. La même année, Florimond Leuridan trouva un emploi de chef de culture à Saint-Pathus (Seine-et-Marne) dans une grosse exploitation agricole, la ferme Pluvinage. Il obtint la nationalité française par décret du 28 janvier 1934. Pour cette raison, il fut mobilisé en septembre 1939, affecté sur le front d’Alsace. Après la défaite de juin 40, il fut démobilisé à l’été 1940 et repris son emploi à Saint-Pathus.
En 1943, son patron Mr. Pluvinage accepta de fournir un emploi clandestin à des jeunes réfractaires du STO. Florimond Leuridan commença en avril 1943 à constituer un groupe de résistants qui s’affilia au réseau Armand-Spritualist (fondé en mai 1943 par René Dumont-Guillemet alias "Armand"), un réseau Action rattaché à la section SOE-F (Special Operations Executive, section française des services britanniques), appelée aussi Buckmaster du nom du chef de la section F, Maurice, James Buckmaster. À partir de janvier 1944, le groupe devenu le groupe Flo, dont Florimond Leuridan alias « capitaine Flo » fut le chef local du secteur de Saint-Pathus, passa à l’action, recherche de renseignements, protection d’émissions radiotélégraphiques, réception entre le 11 juillet et le 12 août 1944, de cinq parachutages.
À la mi-août le réseau Armand-Spiritualist s’organisa militairement grâce aux armes reçues et forma plusieurs compagnies. Le 25 août le capitaine Leuridan fut chargé de préparer la venue, le lendemain, du bataillon Hildevert, venant du Raincy réceptionner à Oissery (Seine-et-Oise, aujourd’hui Seine-et-Marne), aux alentours de l’étang de Rougement, un parachutage d’armes et de soldats canadiens. Mais dans ces journées de la Libération de Paris, les forces allemandes étaient encore très présentes dans l’est de la capitale. Les mouvements des résistants furent découverts par une unité allemande la 49e Panzerbrigade S.S. Le 26 août 1944, Oissery et ses alentours furent le théâtre de violents combats, mais la disproportion des forces et des armements aboutit à un véritable massacre dans les rangs des résistants. Fait prisonnier pendant le combat, vers le lieu dit "la Fontaine Marguerite", à Oissery, Florimand Leuridan fut conduit avec deux autres prisonniers, vers 15heures, à Crégy-lès-Meaux, au château de La Roche occupé depuis une dizaine de jours par l’État-major d’un général allemand.
Dans la cour du château, Florimond Leuridan fut interrogé le premier, mais tandis que ses deux compagnons furent envoyés en déportation, il fut emmené au fond du parc par un SS et exécuté d’une rafale de mitraillette.
Son corps ne fut retrouvé que le 3 août 1945 à 10 heures du matin, au fond du parc du château grâce au témoignage, recueilli le 1er août 1945, d’André Duval, revenu de déportation et qui avait été capturé en même temps que Florimond Leuridan. Le 6 août 1945, le conseil municipal de Crégy-lès-Meaux décida que l’on apposerait une plaque commémorative sur le mur d’enceinte du château de la Roche. Un service religieux fut célébré à Meaux dans la cathédrale et le transfert du corps eut lieu ensuite à Saint-Pathus, lors d’obsèques solennelles. Le 5 décembre 1947, le corps de Florimond Leuridan fut transféré à Mouvaux (Nord).
Il obtint la mention mort pour la France en mars 1946, fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes) et obtint le statut Interné – Résistant (DIR). Il reçut à titre posthume la Légion d’honneur par décret du 10 décembre 1949 et la Médaille de la résistance par décret du 2 septembre 1959. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Pathus et de Mouvaux, et sur une plaque à Crégy-lès-Meaux. Le 12 septembre 1976, à Saint-Pathus, fut inaugurée la rue du Capitaine Leuridan.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Nord (état civil). — SHD GR 16 P 369010 Vincennes GR 16 P 369010 et SHD Caen AVCC AC 21 P 78106 (nc). — Site internet Musée de la Résistance en ligne [http://museedelaresistanceenligne.org/media10048-Plaque-en-hommage-A] (qui donne un lien vers le tapuscrit de Raymond-Robert Pezant, Florimond Leuridan, 1902 – 1944, Combat et Résistance 2018. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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