Né le 22 février 1899 à Pantin (Seine, aujourd’hui Seine-Saint-Denis), exécuté sommairement le 26 août 1944 à Oissery (Seine-et-Marne) ; chef d’atelier mécanique ; résistant réseau Armand-Spiritualist, groupe Charles Hildevert (SOE-F Buckmaster).

Jean Spoden était le fils d’Étienne Spoden, âgé de 40 ans à sa naissance, employé et d’Eugénie Dumoulin âgée de 38 ans, couturière, tous deux domiciliés 143 rue de Paris à Pantin. Il fut mobilisé en avril 1918. Il exerçait alors le métier de tourneur. Il fut affecté dans la Marine au 1er dépôt des Équipages de la Flotte, où il devint quartier-maître électricien en avril 1920. Il fut démobilisé le 21 mars 1921 et se maria à Pantin le 7 août 1922 avec Suzanne Lemoine. Au recensement de Pantin de 1931, il résidait 34 rue Hoche et était père d’une fille Marie née en 1924. Il fut à nouveau mobilisé en septembre 1939, affecté spécial dans une entreprise voisine de Pantin à Romainville (Seine-Saint-Denis).
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit le réseau Armand Spiritualist, dépendant du SOE-F Buckmaster, et plus particulièrement le bataillon Hildevert, créé par Charles Hildevert, marchand de légumes au Raincy. Celui-ci ancien combattant et médaillé militaire de la Grande Guerre, recruta à partir de 1942 des résistants et en particulier plusieurs anciens combattants, dans la banlieue Est de Paris.
A la mi-août le réseau Armand-Spiritualist s’organisa militairement grâce aux armes reçues et forma plusieurs compagnies, créant le 1er Régiment Franc de Paris. Le 26 août le bataillon Hildevert, vint du Raincy réceptionner un parachutage à Oissery (Seine-et-Oise, aujourd’hui Seine-et-Marne), aux alentours de l’étang de Rougemont. Mais les déplacements des résistants furent découverts par les Allemands. Le 26 août 1944, Oissery et ses alentours furent le théâtre de violents combats, mais la disproportion des forces et des armements aboutit à un véritable massacre dans les rangs des résistants. Jean Spoden fut blessé dans les combats et transporté dans un local industriel de Oissery, une râperie de betteraves où s’était installée l’infirmerie du bataillon Hildevert. L’infirmerie de la râperie fut peu après investie par les soldats allemands, les blessés dont Jean Spoden furent achevés et la râperie incendiée avec ses occupants. On en retira vingt-sept cadavres calcinés. Jean Spoden fit partie des 18 corps qui purent être identifiés.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué FFI. Il obtint le statut interné – résistant (DIR) et reçut la Croix de guerre à titre posthume. Son nom est inscrit sur le monument aux morts du Raincy et sur la plaque commémorative du groupe Hildevert du mémorial municipal du Raincy.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 555767 et SHD Caen AVCC, AC 21 P 156031 (nc) — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis (état civil, registre matricule, recensement) — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

Version imprimable